jeudi 23 août 2012

Sant'Antimo au carrefour des influences françaises et italiennes.

Bon nombre d'archéologues ont notés une incontestable influence de l'architecture française dans la construction de la vaste église de l'abbaye qui a commencée dans les premières décennies du 12ème siècle.

La plus remarquable est incontestablement la création d'un vaste déambulatoire à chapelles rayonnantes dont le choix est particulièrement rare en Italie ou le plan basilical est le plus rependu.



Est également incontestablement d'influence française le voûtement d'arêtes de l'abside et des deux nefs latérales.
Cette influence est sans aucun doute à rapprocher de la présence de Cluny dans la région et de la route de pèlerinage vers Rome.



Sant'Antimo possède également de nombreuses caractéristiques de l'art Lombard comme par exemple le choix d'une nef plafonnée dont on ne sait si elle est le résultat des inachèvements de l'édifice ou un véritable choix architectural.

Est tout a fait lombard la façade inachevée où l'on découvre un portail presque trop petit pour elle. On pense que cette façade devait être composée de deux portails principaux avec colonnes supportés par des lions que l'on retrouve dans l'entrée de l'église, élément d'architecture si propres à l'art Lombard du nord de l'Italie. Certains ont même émit l'hypothèse que l'un des portail de l'église de San Quirico d'Orcia , dont j'ai parlé plus loin était destiné à cette façade.

Le vaste clocher latéral à lesènes est lui aussi d'influence lombarde, en dépit de son inachèvement.

Cette combinaison de style reste cependant très heureuse , la pénétration de la lumière dans le choeur y est en particulier remarquable en particulier le matin comme le jour de ma visite.


vendredi 17 août 2012

Charlemagne; le fondateur legendaire de Sant' Antimo .

Il n'est pas étonnant que cette abbaye qui fut l'une des plus importante de la Toscane mais aussi de l'Italie à l’époque romane voit la tradition rapporter sa fondation à Charlemagne lui même et ce des le 8ème siècle. Si aucun élément ne peut confirmer ce passé prestigieux il est certain que le monastère existait en 813, date où son abbé reçut un acte de Louis le Pieux .
Déjà l'abbaye occupait une place remarquable et ce jusqu'à la fin de l’époque romane; importance accentuée par sa position privilégiée sur la via Francigena cette route de pèlerinage des plus importante pour Rome.
L'on verra au gré de cette visite qu'elle est aussi un carrefour d'influences artistiques, autre signe de la richesse de cette puissante fondation bénédictine.


En premier lieu le visiteur retrouvera quelques témoignages de l'origine carolingienne de l'édifice , comme la petite chapelle carolingienne adossée à la grande abside de l'église romane . Sous cette chapelle une modeste crypte peut être la plus ancienne du genre en toscane et si proche des premières églises chrétiennes que l'on trouve à Rome.
il reste également de cette période une partie du cloître qui ne se visite pas mais aussi de nombreux éléments décoratifs de grande qualité comme par exemple le portail d'accès à l'église à motifs d'oiseaux d'inspiration parfaitement byzantine .


Ou encore des chapiteaux anciens ou réemployés.
D'autres éléments de sculpture éparpilles dans la construction romane et en particulier au clocher sont d'une qualité artistique incontestable comme cette remarquable vierge à l'enfant entourée du tetramorphe . Ces éléments provenaient probablement d'une ancienne pergola ou galerie qui se situait peut être dans la chapelle carolingienne elle même .



mercredi 15 août 2012

Mon image de la semaine (21); le tireur d'épine de Foussais (Vendée romane)

Une image de récentes vacances en Vendée pour une moisson de belles images dont ce savoureux modillon de l'église de Foussais dont le nom du sculpteur a passé les siècles ce qui est suffisamment rare pour le noter .
On doit ici au talent de Giraud Audebert une sculpture toute en mouvement que ce soit celui des jambes ou du mouvement de la tête associé a une évidente grivoiserie ...

vendredi 27 juillet 2012

Splendeur de Sant Antimo .

Où que le regard porte dans ce paysage de douces collines et de cyprés l'harmonieux équilibre des volumes de l'abbaye de Sant Antimo dans ce sud de la Toscane, focalise tous les regards.
C'est a la fois un mélange de force de tranquillité et d'inspiration qui se dégage de ce magnifique monument . Pour une fois j'ai pris un long moment pour m'en imprégner et pour révéler quelques uns des trésors d'une des plus célèbre abbaye du Moyen-Age Italien .





lundi 23 juillet 2012

Scandale à Autun !

L'amateur d'art roman qui aurait décidé d’arrêter ses pas dans la cathédrale Saint-Lazare sera certainement déçu comme j'ai pu l’être d'apprendre que le dépôt lapidaire ou sont installés quelques uns des plus beaux chapiteaux est fermé !
La raison apparaitra d'un premier abord légitime, un imbécile aurait tenté il y a peu de dégrader une des sculptures, il ne semble pas toutefois que la profanation soit a ce point dramatique que l'on décide purement et simplement par décision municipale de priver des milliers d'admirateurs ou de touristes de contempler parmi les plus beaux exemples de la sculpture romane. La décision semble toutefois aussi  irrévocable qu'arbitraire, je reste toujours stupéfait de l'abus d'autorité dont nos minuscules édiles locales font preuve, parfois  ...En tout cas la visite est impossible on se contentera de voir les copies remises en place dans le transept à l'occasion de la restauration de Viollet -le -Duc.Il y aurait pourtant une solution simple pour éviter le vandalisme et la bêtise des senseurs qui oublient la valeur de l'art sous prétexte de protection des œuvres; celles de déposer ces chapiteaux au musée Rolin en tout point admirable par la grande qualité de ses collections , ainsi tous le monde serait satisfait le visiteur et le conservateur , alors monsieur le Maire d'Autun , un petit effort !

Heureusement j'ai retrouvé quelques images que j'avais prise il y a trois ans, dont celle du saisissant chapiteau de la pendaison de Judas, n'y voyez aucune allusion bien sûr !!

mardi 17 juillet 2012

San galgano à Montesiepi

Nichée au sommet de la colline de Monte Siepi au dessus des ruines imposantes de l'abbaye cistercienne de San Galgano , la chapelle de Monte Siepi est une remarquable rotonde , plan finalement rarissime en Toscane .
Sa construction serait selon la légende l’œuvre du chevalier Galgano Guidotti qui au moment de choisir une vie d'ermite aurait planté au sommet de la colline son épée en guise de croix . La chapelle construite en peu d'année à la fin du 12 ème siècle l'aurait été peu de temps après sa mort.



Cette charmante église, de dimension respectable puisqu'elle est de 10 mètres de diamètre est parfaitement circulaire à l'exception d'une petite abside semi circulaire et d'un corps légèrement avancé en forme de narthex.Postérieurement lui a été ajouté un corps rectangulaire à usage de sacristie.



Au centre du pavement on trouve directement le rocher ou a été enfoncée l'épée de san Galgano.

L'équilibre de cette rotonde est remarquable et renforcé a l'intérieur par l'usage dichromique de la pierre blanche locale et de la brique .


Cette impression sereine est renforcée par la magnifique voûte en coupole aux anneaux concentriques de pierres et de briques alternées qui forme une sorte de spirale céleste  presque symbolique .

dimanche 15 juillet 2012

Racines païennes ; Les chapiteaux de Saint-Jean de Vaux

Mes promenades romanes ont depuis longtemps rejoint mon intérêt pour nos racines celtes ou franques, ce goût du syncrétisme du mélange de l'adoption d'autres influences est en effet l'une des particularité de cet art et sans doute la plus séduisante car elle en favorise la richesse.
Pour moi l'art Roman est un art typiquement européen sans doute plus que tout autre et avant tout autre . Il ne naît pas ex-nihilo il se forme et s'enrichit des contacts étrangers et locaux , il investi les lieux de culte anciens et païens autant qu'il en crée de nouveaux . J'aime aussi penser a cette forme d'ironie qui veut que les chrétiens en lutte avec les cultes païens leur rendes finalement cet hommage d'investir aussi leur lieux de culte mais aussi leur forme de représentation spirituelle et artistique .
Comme l'Europe , terre de passages, d'invasions , de conquêtes et de mélanges de peuples, il est l'incroyable creuset de toutes ces influences.
Pour premier exemple de cet aspect de l'art roman je vous emmène à Saint-Jean de Vaux; une modeste église a proximité de Châlon sur Saône qui n'aurait pas grand intérêt pour le visiteur si elle ne possédait deux remarquables chapiteaux , uniques en Bourgogne .
Le premier à décor de tresses et d'entrelacs présente sur l'une de ses faces une curieuses silhouette humaine avec une tête aussi grosse que le corps dont les bras semblent dessiner un "S", première ébauche le la rouelle solaire  .Le reste du corps semblant s'insérer dans cette "croix solaire" comme une forme de spirale ou de svastika .


L'autre chapiteaux tout aussi figuratif présente un Christ en croix très naïf réduit a une seule ligne de la tête aux jambes  sans bras avec un cordon torsadé qui semble partir du bras gauche pour former une sorte de "U". Tout le champ du chapiteaux étant occupé de simples marques de sculptures dissymétrique qui accentue encore l'aspect géométrique de la sculpture .


Cet exemple unique "d'art brut , barbare et incantatoire " rappelle fortement les influences symboliques celtes ou encore irlandaises et en tout cas manifestement païennes , difficilement datable et unique dans la région il porte aussi en lui un puissante modernité mystique et symbolique .