vendredi 7 septembre 2012

Des rives du Lot à l'Aubrac par la vallée d'Olt.

Pour les premiers jours de Septembre je vous conduit au long de la vallée d'Olt du Lot au plateau de l'Aubrac de la Lozere à l'Aveyron entre paysages changeants de pierres et de forets entre les anciennes provinces du Gevaudan et du Rouergue qui conservent tant de liens communs.et que l'on retrouve aussi dans les églises qui parsèment ce joli parcours.

je quitte donc les sinuosités du Lot et du Tarn qui creusent de profond sillons dans les terres minérales de la Lozere de la charmante bourgade de La Canourgue, pour aborder les courbes verdoyantes couronnées de grandes forets de chênes de la vallée d'Olt qui comprend nombre des plus belles églises romanes de l'Aveyron.


Puis je rejoindrait Nasbinals sur le grand plateau herbeux et désolé de l'Aubrac parsemé de milliers de jonquilles, reprenant à revers une des route les plus fameux du "chemin français" vers Compostelle , sur un tronçon de la route du Puy à Conques. Un grand contraste de très beaux paysages pour une découverte de trésors de l'art roman.



dimanche 2 septembre 2012

Trésors des églises de l'Ain : Vandeins


La modeste église de Vandeins placée sous le protection des saints Pierre et Clair est une charmante fondation clunisienne du XIIe siècle dans cette partie de la Dombes qui fait limite avec la Bresse. Très largement reconstruite depuis le XIXe, elle conserve cependant deux parties d'un grand intérêt.


Son abside semi-circulaire tout d'abord ornée d'une arcature à cinq baies en plein-cintre dont une est manquante ensuite des restructurations de l'édifice .



Chacune est ornée de chapiteaux simples à décor de feuillages. La récente restauration de l'église a su restituer la luminosité et l'harmonie qui se dégage du chœur et de l'abside .



L'élément le plus remarquable est cependant le portail qui est un véritable miraculé des restaurations successives de cette église et qui offre une des sculptures monumentales la plus complète et la mieux conservée de tout le département.
Le thème adopté est assez courant dans le traitement puisqu'il s'agit du Christ de gloire un tympan porté dans une mandorle et de la Cène au linteau.





Toutefois le traitement de l'ensemble est habile comme le mouvement des apôtres,  le plissement du manteau du Christ, ou la position des anges qui donnent un dynamisme certain à l'ensemble.
L'iconographie est également savoureuse , comme les deux scènes de damnation qui prolonge le linteau comme si un début de frise inachevée avait été envisagé.
On devine clairement à gauche un démon emportant un avare avec sa bourse.


Au linteau cette verve se retrouve comme à l'épisode du lavement des pieds ou encore en partie centrale où un Judas semble avaler goulument le pain que lui tend le Christ tandis que Saint-Jean semble s'abandonner sur son maître .


Bien que plus naïve, la sculpture est proche de celle de Saint Paul de Varax elle rappelle aussi la sculpture des églises Brionnaises en Bourgogne et celle de l'abbaye de Savigny dans le  Lyonnais.
L'intérêt de portail réside aussi dans l'emploi d'inscriptions dont la première fait voussure au tympan encadrée d'une élégante rangée de palmette et d'acanthes.

 On peut lire;

OMNIPTENS BONITAS EXAUDIAT INGREDIENTES ANGEL(US) EJUS DEI CUSTODIAT EGREDIENTES

     
" que la Bonté toute puissante exauce ceux qui entrent, et que l'ange de Dieu protège ceux qui sortent"

Un autre dédicace entoure la mandorle du Christ ou on lit;

BENEDICTATE TE DOMINUM MEJESTAS D(OMI)NI
             
               "Bénissez le Seigneur, voici la majesté de Dieu"



Enfin au linteau  et de bas en haut on lit une précieuse inscription, qui comme le souligne jean-Claude Collet, permet de se rappeler que même à cette époque l'hérésie restait présente.

AD MENSAM DOMINI PECCATOR QUANDO PROPINQUAT EXPEDIT UT FRAUDES EX TOTO CORDE RELIQUAT

               
                 " Quand le pécheur s'approche de la table du Seigneur, il faut qu'il demande de tout son cœur le pardon de ses fautes".



vendredi 31 août 2012

Mon image de la semaine (22) Poitiers; le livre de pierres de Notre Dame la Grande.

Une image de vacances  en Poitou avant d'aborder d'autres destinations en Gevaudan et en Rouergue, mais aussi en Lorraine et en Allemagne et sans doute d'autres encore avant de revenir à la Toscane. Je tacherai aussi de revenir vers les charmantes églises de mon département et de consacrer quelques billets à la symbolique romane, aux racines païennes ou aux éléments d'architecture.
L'art roman est d'une incroyable richesse et l'on ne peut prétendre en faire le tour ...

mercredi 29 août 2012

Le trésor secret de Torri.

Cette site est celle d'une découverte extraordinaire et d'une chance particulière pour moi ce 31 Mai 2011.
Alors que je m’apprêtais a quitter le village, un peu déçu par ma visite je suis abordé par deux visiteurs italiens qui m'expliquent qu'à coté de l'église se trouve un cloître . Depuis prés de deux années ces derniers ont tenté en vain la visite car le lieu est une propriété privée mais ils ont été informé que le cloître pourrait être accessible aujourd'hui et me propose de les accompagner moyennant une participation symbolique et je ne me fait pas prier.
Le long de la ruelle qui longe l'Église une large porte s'ouvre et une charmante jeune fille nous fait pénétrer dans un patio enchanteur qui se révèle être l'un des cloître les plus gracieux qu'il m'est été donné de découvrir.


Seul le premier étage est roman les étages supérieurs datant vraisemblablement du 15ème siècle, mais ils ne rompent pas l'harmonie et la grâce de ce cloître de la fin du 12ème siècle peut être même du début du siècle suivant et déjà de transition avec l'art gothique qui est plus sensible a certains chapiteaux sculptés.


L'ensemble est totalement équilibré et brillant par  la finesse des colonnes de marbre blanc-rosé dont certaines sont biseautés ou même décorées supportent de gracieux chapiteaux blancs ou noirs et un ensemble d'arcatures en plein cintres avec une alternance régulière de pierre blanc-roses et noires avec l'emploi d’incrustations de briques .


Ce cloître à bien des égard rappelle certaines créations similaires de l'Italie du Sud et même une certaine influence islamique.
le décor sculpté est d'une incroyable richesse.
L'emploi de motifs géométriques , d'entrelacs et de tresses n'est pas sans rappeler également l'art de l'Islam mêler d'influences lombardes ou byzantines.

Les quatre piliers d'angles sont richement décorés de ces motifs avec des incrustation de couleur ou parfois des animaux fantastiques.
Tous les chapiteaux reprennent cette abondante décoration et chacun figure un motif différent sur les quatre angles de la corbeille.


Les motifs géométriques dominent, parfois ce sont des outils, ou des animaux fantastiques , quelques thèmes bibliques également .





Une longue visite s'impose, dont je ne livre ici qu'une partie de mes nombreuses photo, pour un lieu qui fut l'un de mes coups de cœur de cette visite en Toscane et qui clôture provisoirement et en beauté cette deuxième partie de ma découverte de la Toscane romane.

dimanche 26 août 2012

Torri .

Torri est un modeste village à l'emplacement des bâtiments presque abandonnés d'une ancienne abbaye qui domine toute la plaine toscane avoisinante . La vue en haut du village est saisissante de beauté.


Il ne reste que peu de chose de l'église de la fin du 12ème siècle, et celle-ci est malheureusement fermée à la visite .
L'édifice est clairement un monument de transition du roman au gothique avec une vaste porte sud au curieux linteau figurant deux dragons crachant des volutes de feuillages au milieu desquels apparaissent des figures humaines.





Une pancarte défraîchie placardée sur l'un des murs laisse cependant espérer la présence d'un pur joyaux de l'architecture dans ce lieu presque vide et abandonné...

Quelques églises de la campagne siennoise .

Sur le chemin du retour d'une riche journée , nombreux sont les villages de cette Toscane centrale à posséder une église romane.
Souvent il s'agit d'édifices modestes mais d'un intérêt certain comme San Lorenzo de Merse avec son élégant portail à emploi de pierres polychromes.

Ou encore San Pancrazio qui domine un de ces infini vallonnement de la campagne avoisinante.

Plus loin dominant toute la plaine se dresse comme un phare le puissant campanile de Rosia qui semble écraser de sa hauteur tout le village.



 Ma route me conduit à Torri ou m'attends une incroyable surprise ...