vendredi 22 mars 2013

Des clochers et quelques vestiges.


La région du Der est riche de surprises même dans ses plus modestes représentations comme à l'église de Saint père es liens qui ne conserve qu'une structure romane et peut être des fragment d'un ancien porche dont nous verrons plus loin l'un des plus beau exemplaire à Sommevoire.

Tout près de Montier il ne faut pas manquer d'admirer le puissant clocher de l'église Saint-Rémi de Ceffonds, magnifique massif du XII eme siècle alors que l'église à été totalement reconstruite au XVI éme.les quatre faces sont percées sur deux étages d'arcs au tracé brisé et la travée qu'ils délimitent est convertie d'une voûte aux nervures compliquées et disposées en forme d'étoile autour d'une couronne centrale. Ce robuste mais harmonieux clocher est un exemple de plus de l.influence rhénane en France.





Tout prêt l'église Saint-Luc de Voillecomte présente elle aussi un très beau clocher légèrement rectangulaire et de belle proportion, presque sans aucun décor c'est la disposition des baies et l.heureuse distribution des pleins et des vides qui assurent la décoration.


samedi 16 mars 2013

Montier en Der; une origine Irlandaise en terre celte.

A quelques kilomètres de Vignory ma route passe par Montier en Der . Aujourd’hui bordé par un vaste lac artificiel  le lieu tire son nom d'un mot d'origine celte Derw ou Derff qui signifie foret .
Cette terre autrefois austère et marécageuse à été occupée des 672 par les moines de Saint-Berchaire qui lui donna le règle de Saint- Colomban le célèbre moine irlandais à l'origine de la fondation de l'abbaye de Luxeuil.
Ce sont ces moines qui qui défrichèrent la foret et drainèrent les marécages, travaux titanesques réalisés en quelques années sous l'impulsion de ce moine d'exception dont l'autorité explique peut être son assassinat en 685 par l'un de ses moines auquel il avait fait des réprimandes .
L'église actuelle est elle plus tardive du XI ème siècle et donne une impression de frappante et austère beauté la nef préromane est l'une des plus remarquable de la région et n'échappa à la sagacité de Prosper Mérimée qui réclama les crédits nécessaires à sa restauration .
L'église n'en fini pas cependant de son histoire tumultueuse car elle fut sérieusement endommagée par les bombardements allemands en Juin 1940 et ne fut restauré qu'en 1945 grâce à la ténacité d'un notable local Pierre Arnoult.


La partie la plus frappante de cette grande église dont les volumes extérieures sont essentiellement gothiques, est incontestablement la nef.
Celle ci d'une grande austérité et d'une parfaite beauté peut être datée de l'extrême fin du Xème siècle et des premières décennies du XI ème et est souvent considérée comme l'un des plus beau et des plus rare exemple d'architecture préromane en France.


Son élévation de huit grandes arcades en plein cintre reposant sur des piles rectangulaires assez basse soulignées d'une imposte moulurée.Au dessus de ces arcades reposent des baie géminées également en plein cintre divisées par deux colonnettes accouplées cylindriques et polygonales surmontées d'un simple chapiteau cubique. La nef est elle même recouverte d'une charpente en bois . Par sa disposition on peut supposer qu'elle était précédée d'un narthex ou massif occidental qui est aujourd'hui disparu.


Cette nef par sa nudité et sa majesté provoque un intense sentiment de puissance et de force pour le visiteur et l'effet est sans doute accentué par le jeu des lumières que renvoie dans la nef l'admirable chœur gothique à déambulatoire ou l'on retrouve les seuls éléments de décors comme pour compenser l'austérité de la partie romane de l'église en particulier de savoureuses clefs de voûte .


lundi 18 février 2013

La sculpture de Vignory

La sculpture ici est au service de l'architecture et ne s'impose pas au premier regard, mais des que l'on y prête attention on est immanquablement séduit par sa diversité .
Le décor réduit aux piles du premier étage se limite aux impostes des piliers par des motifs géométriques parfois répétitifs de chevrons billettes ou arrêtes de poissons, de palmettes , de grappes ou de pommes de pin. Parfois un motif plus original d'animaux fantastiques.




C'est à l'étage que s'amplifie le décor par la présence des baies géminées et des chapiteaux, l'on retrouve la permanence d'un décor géométrique et végétal mais avec plus de variations et des motifs figuratifs plus nombreux .
L'impression d'un savoureux archaïsme domine et confirme encore une fois la permanence de la tradition carolingienne dans ce décor qui s'orne parfois de représentations animales.




Le décor se raréfie ensuite dans le chœur ne se retrouvant qu'à quelques colonnes de l'abside ou l'on n'identifie aisément un lion dont l'identité est même spécifié par l'inscription LÉO présent sur chaque face du chapiteau la queue parfois levée et parfois baissée . Et un autre chapiteau aux lions traite en aplat selon la tradition carolingienne .


vendredi 15 février 2013

L'interieur de l'église de Vignory

Dés que l'on pénètre dans la nef on est frappé par l'équilibre et l'harmonie de l'ensemble même si les trois premières travées sur les neufs ont été refaite au 19ème siècle .
La couverture charpentée ne nuit en rien a l'effet impressionnant de clarté et de puissance que scandent les piliers quarrés du premier étage , et auquel répond une belle alternance de piles rondes et quarrés au premier étage . Les ouvertures prennent alors une dimension toute particulière , et l'on constate en fait que c'est l'alternance de ces trois étages d'ouvertures qui donnent a cette nef toute sa dimension et son effet sur le visiteur .
Ainsi une fois de plus se confirme que l'art de l'architecte est au cœur de l'émotion artistique que je ressens souvent lorsque je visite un tel monument dont on réalise toute la complexité et en même temps une forme d'évidence .
Dans le prolongement de cette nef sublime le chœur présente des proportions identiques quasiment sans transept avec un arc triomphal qui assure une lumière continue en dépit de sa masse .


Enfin on découvre l'abside à déambulatoire d'une très grande austérité et presque dépourvu de décor sculpté
 .

samedi 9 février 2013

Saint -Etienne de Vignory; une oeuvre d'un ambititeux politique.

Nichée dans un vallon  a proximité dit-on d'une source miraculeuse sous le patronyme de Saint-Crepin; cette imposante église pour un modeste village fut  fondée au 11ème siècle.
Elle  est avant tout une création politique; celle de l’évêque de Langres,Hardouin de Breteuil soucieux d'imposer son autorité à la fois spirituelle et temporelle de seigneur laid face à une noblesse turbulente en particulier en s'appuyant sur la petite noblesse dont celle qui possédait ce village ; elle est aussi le souhait d'un homme ambitieux de constituer un réseau d'église avec droit de nomination de prêtres, ne dépendant que de lui.
C'est de cette époque que date l’élévation de la majestueuse nef qui constitue sans aucun doute l'élément de plus remarquable de cette belle église .
Toute fois ce mouvement est interrompu par un autre fait politique au milieu du 11ème siècle après la déposition de ce même évêque de Langres par l’archevêque nouvellement nommé à Lyon dont dépend cet évêché. Or ce nouvel archevêque n'est autre que l'Abbé de Saint-Begnigne de Dijon, or ce sont les moines de Saint-Begnigne qui s'installent à Vignory , marquant l’intérêt monastique des grandes abbaye bourguignonnes pour cette partie de la Champagne.
Ce sont ces moines qui achèveront l’église et lui donneront ses dimensions finales que l'ont peu admirer aujourd'hui en dépit des imposantes restaurations du 19 ème siècle en particulier à la façade.

Avant de pénétrer dans l'édifice on s'intéressera surtout à la découverte de la grande abside à chapelle rayonnantes .
L'abside centrale du déambulatoire est particulièrement imposante et semble dominer de sa masse le majestueux édifice et fait presque oublier le beau clocher à quatre étages de baies géminées .

Le décor extérieur est quasi inexistant si ce n'est un élégant ruban de frettes crénelées qui se de-roule tout le long de la corniche et l'on peut ainsi davantage comprendre la surprise qui saisi lorsque l'on pénètre dans la nef .

En passant par la Champagne .

Cette nouvelle série itinérante permettra de visiter certaines des plus belles églises de la Champagne autour de la réserve d'eau du lac de Der à l'occasion d'un voyage qui me conduisit en Octobre 2011 vers la Belgique et en particulier à Nivellles que je vous ferai découvrir également.
La Champagne des 10éme au 12 éme siècle est un vaste territoire sans véritable homogénéité politique ni culturelle et reste un terre de passage et de confluences d'inspiration qui en explique aussi sa richesse même si souvent ces territoires et en particulier ceux qui bordent l'Ile de France sont le plus souvent considéré comme le berceau de l'art gothique.
Terre ouverte traversée par la Marne comme un grand axe de communication naturelle, la Champagne est soumises aux influences artistiques de l'Ile de France dont Reims est comme une tête de pont; de la Bourgogne au sud est dont les foyers monastiques de Cluny et Saint-Begnigne de Dijon sont d'une très grande activité mais aussi fortement influencé par l'art carolingien et l'art ottonien germanique comme nous le verrons .

La première visite sera consacrée à l'imposante église Saint-Etienne de Wassy qui illustre parfaitement ce qui précède.

dimanche 20 janvier 2013

Racines païennes 2; la plaque funéraire d'Adalgérius

Pour clore mon passage dans le Rouergue je compte donner une place particulière à cette plaque funéraire aujourd'hui scellée à l’intérieur de l'église de Perse à Espalion .
Provenant sans doute de la première église ont peut la rattacher à Adalgérius qui y est mentionné et qui est le premier prieur de cette église en 1060.
Comme a Bessuejouls cette plaque fait une place particulière au décor d'entrelacs si caractéristique des origines paléochrétiennes mais aussi celtes de l'art roman .
Le décor est  stylisé et proche des arts celtiques ou encore de l'art de l'enluminure des chrétiens d'Irlande.Un ruban à triple brin dessine une croix de Saint-André , elle même inscrite dans deux cercles concentriques , le tout entouré de palmettes en forme de cœur.
Selon l'excellent ouvrage de Marcel Moreau " La tradition celtique dans l'art roman", la croix inscrite dans les cercles est l'un des plus ancien et des plus fort symbole de la science druidique et représente une forme de l’équilibre de l'univers elle est aussi une forme de stylisation du corps humain et son association au cœur lui même symbole de vie n'est donc certainement pas un hasard, une preuve encore de la présence constante de nos puissantes racines les plus anciennes dans l'art roman.