samedi 9 juillet 2022

Sur les traces de l'ancienne Northumbrie.

Northumberland coastal path

 Les régions que je vous propose de découvrir dans les prochains articles de ce blog appartenaient tous avant la conquête normande à l'un des royaumes les plus prestigieux de sept royaumes qui composaient l'Angleterre saxonne. 

Dans son extension la plus grande ce territoire s'entendait encore plus au sud, comportant les grandes régions du Lancashire et du Yorkshire et encore plus au nord, englobant tout le sud de l'Ecosse jusqu'à la Forth qui en marquait sa limite nord.

Mes petites publications vous conduiront, sans autre logique celle du cheminement, au travers de quatre régions du nord de l'Angleterre avec une petite boucle dans le Dumfries and Galloway en Ecosse. Mon point de départ le Northumberland, la région de Newcastle (Tyne and Wear), puis l'actuelle Cumbria et la région de Durham.

Le nord du Yorkshire viendra plus tard tant il y a à découvrir.

Ces territoires offrent une grande variété de paysages et ils sont le paradis des randonneurs et des amateurs de nature. Cet espace, le plus étroit d'Angleterre les deux mers du Nord et d'Irlande est l'un des plus sauvages de ce beau pays et l'un des moins densément peuplés. Les grandes villes sont essentiellement situées sur la mer du Nord.

The Irish Sea viewed from St Bees


J'aime particulièrement ces longs espaces arides et herbeux de landes, comme la région de Lake District mais aussi tout le Northumberland. Des paysages côtiers admirables de délicieux villages.

The road between the moors

The Irish Sea at Crosscanonby



Ce que l'on imagine moins aujourd'hui est la formidable richesse culturelle et humaine qu'était cette région avant la conquête normande et dans les quelques décennies qui ont suivi. Si le royaume de Northumbrie à vécu de nombreux soubresauts, agité de rivalités internes et bousculé par les conquêtes; il a été aussi l'un des plus brillants foyers intellectuels et artistiques d'Angleterre.

C'est dans cette région qu'est né le christianisme en Angleterre. Les premières implantations de religieux  d'Irlande et d'Ecosse se font en Northumbrie en particulier à Lindisfarne qui devient le phare de la chrétienté britannique. De grands esprits originaires de cette région ou qui s'y sont installé ont irrigué les esprits tout au long du Moyen Age; comme Colomba d'Iona, Aidan de Lindisfarne, saint Cuthbert, Bede le Vénérable, Siméon de Durham...

Durham


C'est en Northumbrie que sera convoqué en 664 de synode de Withby, décisif pour le rayonnement unificateur de l'église de rite romain de l'Angleterre, à l'Ecosse et l'Irlande.

Cette région a été aussi un creuset de populations d'origines diverses, conquérants et populations autochtones se sont combattues certes mais ont aussi échangé des biens et des idées depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à la réunification  presque complète des conquérants normands. L'on est étonné encore des nombreuses traces des langues parlées et écrites qui nous sont parvenues, dont certaines sont encore mystérieuses. On trouve encore aujourd'hui de nombreux objets d'art qui témoignent du rayonnement artistique et intellectuel de la Northumbrie.

Evoquer ce lointain passé pourrait n'avoir aucun sens au XXIe siècle. Il ne reste que peu de traces spectaculaires de ce riche passé. Quelques églises ou portions d'églises du XIIe siècle, car beaucoup ont été reconstruites en style gothique ou détruites depuis l'époque Tudor. Parfois d'humbles reliefs du passé antérieur au XIe siècle qu'il faut savoir chercher. Et aussi quelques merveilles.

Il demeure pourtant dans les esprits une forme de communion avec ce prestigieux passé; je me souviens ainsi, des yeux brillants de mes interlocuteurs lorsqu'ils évoquaient leur voyage à Lindisfarne. C'est comme si chacun racontait sa propre découverte de  "l'Ile Sainte". Je vous raconterais le mien.

Holy Island Causeway

Channel of river Esk Bowness-on-Solway

Tynemouth priory and the North Sea




Pour ma part, la première chose qui me reste en plus de beaucoup de belles rencontres; ce sont les paysages, que je partage avec vous. Je les ai traversé d'est en ouest puis au sud et à nouveau à l'ouest jusqu'au yorkshire. J'ai découvert une Angleterre que je ne connaissais pas et où je rêve de revenir bien vite.


Google translate.

The regions that I suggest you discover in the next articles of this blog all belonged before the Norman conquest to one of the most prestigious kingdoms of the seven kingdoms that made up Saxon England.In its greatest extension, this territory extended even further south, comprising the large regions of Lancashire and Yorkshire and even further north, encompassing all of southern Scotland up to the Forth which marked its northern limit. .My little publications will lead you, without any other logic than that of the journey, through four regions of northern England with a small loop in Dumfries and Galloway in Scotland. My starting point was Northumberland, the region of Newcastle (Tyne and Wear), then present-day Cumbria and the region of Durham.North Yorkshire will come later as there is so much to discover.These territories offer a wide variety of landscapes and are a paradise for hikers and nature lovers. This space, the narrowest in England, the two North Seas and Ireland, is one of the wildest in this beautiful country and one of the least densely populated. The big cities are mainly located on the North Sea.I particularly like these long arid and grassy spaces of moorland, like the Lake District region but also all of Northumberland. Admirable coastal landscapes of delightful villages.What we less imagine today is the tremendous cultural and human richness that this region was before the Norman conquest and in the few decades that followed. If the kingdom of Northumbria has experienced many upheavals, agitated by internal rivalries and jostled by conquests; it was also one of the most brilliant intellectual and artistic centers of England.It was in this region that Christianity was born in England. The first settlements of religious from Ireland and Scotland were in Northumbria, in particular at Lindisfarne, which became the beacon of British Christianity. Great minds originating from this region or who settled there irrigated minds throughout the Middle Ages; like Colomba of Iona, Aidan of Lindisfarne, Saint Cuthbert, Bede the Venerable, Simeon of Durham...It was in Northumbria that the Synod of Withby was convened in 664, decisive for the unifying influence of the Roman Rite Church from England to Scotland and Ireland.This region was also a melting pot of populations of various origins, conquerors and indigenous populations certainly fought each other but also exchanged goods and ideas from the fall of the Roman Empire until the almost complete reunification of the Norman conquerors. We are still amazed by the many traces of spoken and written languages ​​that have come down to us, some of which are still mysterious. There are still today many works of art that testify to the artistic and intellectual influence of Northumbria.Evoking this distant past could have no meaning in the 21st century. Only a few spectacular traces of this rich past remain. A few 12th century churches or portions of churches, as many have been rebuilt in Gothic style or destroyed since Tudor times. Sometimes humble reliefs from the past prior to the 11th century that you have to know how to look for. And also some wonders.However, there remains in the minds a form of communion with this prestigious past; I thus remember the shining eyes of my interlocutors when they evoked their trip to Lindisfarne. It's as if everyone was recounting their own discovery of the "Holy Island". I'll tell you mine.For my part, the first thing that remains to me in addition to many beautiful encounters; these are the landscapes, which I share with you. I crossed them from east to west then south and again west to yorkshire. I discovered an England that I did not know and where I dream of returning soon.

samedi 2 juillet 2022

Le cavalier d'Hexam.


 Après une trop longue absence de ce blog cet article devrait être le premier d'une série consacré à mon dernier voyage avant 2020 au nord de l'Angleterre, région que je rêve à nouveau de visiter, tant elle réserve des surprises. 

Quand je regarde en arrière, 2022 aura été finalement pour moi la pire de ces deux années qui ont suivi la crise dite Covid Sans même de lien avec la brulante actualité ukrainienne ou bien les soubresauts de notre vie politique ou sociale plongées dans les doutes et l'incertitude; je me demande souvent si nous pouvons rester imperméables aux évènements qui nous entourent.

Malgré le découragement qui me guette je me raccroche donc à ce viatique qu'est ma passion pour l'art et en particulier pour l'art roman, passion simple et apaisante comme celle de la contemplation de la nature et la lecture.

Hexham est une grande abbaye aujourd'hui essentiellement gothique mais qui conserve de nombreuses traces de son passé saxon et aussi romain, que je vous ferais découvrir dans un prochain article à la découverte de quelques églises romanes et saxonnes du Northumberland et de Cumbria.

Comme beaucoup d'édifices religieux et civils de cette région elle conserve aussi d'importants vestiges du passé romain et de la présence toute proche du Mur d'Hadrien que j'ai évoqué dans un précédent article.

Parmi ces vestiges, l'un d'eux occupe une place prééminente. Aujourd'hui installé dans l'un des collatéraux de l'abbaye, il a été trouvé en bonne place dans les fondations du transept sud. Sa situation dans la première église n'était certainement pas un hasard ou l'emploi banal d'une pierre déjà taillée et réutilisée comme simple élément de structure. Les chercheurs s'accordant sur le fait que sa position était également symbolique.

C'est une stèle funéraire, sur laquelle on lit:

DIS MANIBUS FLAVINUS EQ(ues) ALAE PETR(iane) SIGNIFER TUR(mae) CANDIDI AN(orum) XXV STIP(endiorum) VII H(ic) S(itus).

Et pour une traduction; "en souvenir du défunt, Flavius, cavalier du régiment de cavalerie Petriana, porte-étendard de la troupe 


âgé de 25 ans après sept ans de service, il repose ici".



Les sculptures de cette stèle sont pratiquement intactes. On découvre parfaitement un cavalier romain cuirassé et casqué chevauchant un cheval au galop qui foule à ses pieds un ennemi. Le cavalier arbore sur son casque de hautes plumes, il porte un bouclier et un emblème militaire et à son cou un torque indiquant son rang. Si l'inscription désigne un soldat romain, le torque pourrait aussi signifier que cet homme était un aristocrate  local au service de Rome sur l'une de ses frontières.



Le cavalier contraste volontairement avec la figure du barbare vaincu à ses pieds. En position de soumission il est totalement recroquevillé dans l'angle droit de la scène; Il porte une simple épée droite et un bouclier et il est totalement nu. Hirsute, il semble comme ébahi par l'assaut du cavalier. La civilisation romaine marque ainsi une fois de plus sa supériorité sur ses ennemis elle est tout autant politique que spirituelle.

Voilà pour le message officiel. On sait cependant que la réalité est plus complexe.

La présence de cette stèle est considérée encore comme un mystère. je m'avance peut-être à considérer que son réemploi dans cette église s'inscrit dans une forme de continuité du message temporel de Rome cette fois-ci à des fins également spirituelles.

Si Rome a triomphé par les armes, l'Eglise, elle, triomphe par la foi, et ce message a été maintes fois illustré par la sculpture romane.

la stèle du cavalier victorieux n'est pas un cas isolé de la sculpture antique, par exemple l'ivoire byzantin dit "Barberini" daté du VIe siècle, conservé au Louvre, en est une parfaite illustration. Le cavalier romain victorieux est l'empereur lui-même, l'iconographie du personnage à genoux sous le cheval à changé, ce n'est plus un ennemi vaincu mais une allégorie de Gaïa, la terre portant une corne d'abondance. Une petite victoire ailée accompagne le cavalier.



Cette présence symbolique de Gaïa, est le signe de l'universalité du triomphe impérial.

A l'époque romane le message est à nouveau repris et transformé, l'universalité du triomphe devient spirituelle  comme l'illustre le thème du cavalier victorieux de l'arianisme ou du paganisme ou encore de la nouvelle loi(le Nouveau Testament) sur l'ancienne( l'Ancien Testament). Comme au portail nord de Saint-Hilaire de Melle.



Parfois l'on représente l'empereur Constantin à cheval triomphant de l'arianisme ou du paganisme comme au chapiteau de la cathédrale d'Autun, parfois c'est le Christ lui-même qui repousse à cheval un petit personnage confondu avec l'ennemi de la foi (voir le chapiteau de la cathédrale d'Autun).



 Le message est plus direct encore, comme à la cathédrale d'Oloron-Sainte-Marie où le cavalier foule à ses pieds un maure. Le cavalier d'Oloron est en bonne place sur l'un des côtés du tympan de l'église dont il est un des gardiens.

Oloron est située sur l'un des chemins de Compostelle a proximité d'une frontière marquée longtemps par la montée en puissance de l'islam; l'homme terrassé par le cavalier porte d'ailleurs une tenue orientale tout comme deux autres ennemis vaincus et attachés par des chaines au trumeau de l'église.



Hexham est  située sur une autre frontière au nord d'un territoire que l'église d'Angleterre a commencé laborieusement à évangéliser sur les peuples païens, Pictes et Saxons ou hommes du nord. La présence de cette stèle romaine en si bonne place dans une église chrétienne prend ainsi tout son sens. 

Cet article ne prétend par résumer ce sujet passionnant du cavalier victorieux, il existe de nombreux travaux à ce sujet.

Pour approfondir cette lecture outre les ouvrages de Wirth, du Zodiaque et la collection britannique "Corpus of Anglo Saxon stone sculptures" qui ont inspiré ma réflexion. Je vous invite également à lire les articles de René Crozet et de Hubert le Roux dont je vous partage les liens.


https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1958_num_1_1_1031?fbclid=IwAR3o6YejXKyCPJ0O-aSBDKZScASTxPA10seTEHPLEeoMJhHku3eS6U6uBcY


Google translation.

After too long an absence from this blog, this article should be the first in a series devoted to my last trip before 2020 to the north of England, a region that I dream of visiting again, as it holds surprises.When I look back, 2022 will finally have been for me the worst of these two years which have followed the so-called Covid crisis Without even a link with the burning Ukrainian news or the upheavals of our political or social life plunged into doubts and 'uncertainty; I often wonder if we can remain impervious to the events that surround us.Despite the discouragement that awaits me, I therefore cling to this viaticum that is my passion for art and in particular for Romanesque art, a simple and soothing passion like that of contemplating nature and reading.Hexham is a large abbey today essentially Gothic but which retains many traces of its Saxon and also Roman past, which I will introduce you to in a future article on the discovery of some Romanesque and Saxon churches in Northumberland and Cumbria.Like many religious and civil buildings in this region, it also retains important vestiges of the Roman past and the nearby presence of Hadrian's Wall, which I mentioned in a previous article.Among these remains, one of them occupies a prominent place. Today installed in one of the collaterals of the abbey, it was found in good place in the foundations of the south transept. Its location in the first church was certainly not a coincidence or the banal use of a stone already cut and reused as a simple structural element. Scholars agree that his position was also symbolic.It is a funerary stele, on which we read:

DIS MANIBUS FLAVINUS EQ(ues) ALAE PETR(iane) SIGNIFER TUR(mae) CANDIDI AN(orum) XXV STIP(endiorum) VII H(ic) S(itus).

And for a translation; "in memory of the deceased, Flavius, cavalryman of the Petriana cavalry regiment, standard-bearer of the Candidus troop, aged 25 after seven years of service, he rests here"The sculptures of this stele are practically intact. We perfectly discover an armored and helmeted Roman horseman riding a galloping horse that tramples an enemy at his feet. The horseman wears tall feathers on his helmet, he wears a shield and a military emblem and on his neck a torque indicating his rank. If the inscription designates a Roman soldier, the torque could also mean that this man was a local aristocrat in the service of Rome on one of its borders.The horseman deliberately contrasts with the figure of the vanquished barbarian at his feet. In a position of submission, he is totally curled up in the right corner of the stage; He carries a simple straight sword and shield and is totally naked. Hirsute, it seems as if dumbfounded by the attack of the rider. Roman civilization thus once again marks its superiority over its enemies; it is as much political as it is spiritual.Here is the official message. However, we know that the reality is more complex.The presence of this stele is still considered a mystery. I am perhaps advancing to consider that its reuse in this church is part of a form of continuity of the temporal message of Rome this time for equally spiritual ends.If Rome triumphed by arms, the Church triumphs by faith, and this message has been repeatedly illustrated by Romanesque sculpture.the stele of the victorious horseman is not an isolated case of ancient sculpture, for example the Byzantine ivory called "Barberini" dating from the 6th century, preserved in the Louvre, is a perfect illustration of this. The victorious Roman horseman is the emperor himself, the iconography of the character kneeling under the horse has changed, it is no longer a defeated enemy but an allegory of Gaia, the earth carrying a cornucopia. A small winged victory accompanies the rider.This symbolic presence of Gaia is the sign of the universality of the imperial triumph.During the Romanesque period, the message was again taken up and transformed, the universality of the triumph became spiritual, as illustrated by the theme of the horseman victorious over Arianism or paganism or even the new law (the New Testament) on the old (the Old Testament).Sometimes the Emperor Constantine is represented on horseback triumphing over Arianism or paganism, as on the capital of the cathedral of Autun, sometimes it is Christ himself who pushes back on horseback a small character mistaken for the enemy. faith.The message is even more direct, as in the cathedral of Oloron-Sainte-Marie where the horseman tramples a Moor under his feet. The rider of Oloron is in good place on one side of the tympanum of the church of which he is one of the guardians.Oloron is located on one of the roads to Compostela near a border marked for a long time by the rise of Islam; the man struck down by the horseman is also wearing an oriental outfit just like two other defeated enemies and attached by chains to the trumeau of the church.Hexham is situated on another northern frontier of territory which the Church of England painstakingly began to evangelize to the pagan peoples, Picts and Saxons or Northmen. The presence of this Roman stele in such a good place in a Christian church thus takes on its full meaning.This article does not claim to summarize this fascinating subject of the victorious rider, there are many works on this subject.To deepen this reading in addition to the works of Wirth, the Zodiac and the British collection "Corpus of Anglo Saxon stone sculptures" which inspired my reflection. I also invite you to read the articles by René Crozet and Hubert le Roux, the links of which I share with you.


 

samedi 26 mars 2022

Une route vers la Lombardie.


J'avais délaissé trop longtemps ce blog auquel je reviens pour une courte série sur mes routes et une présentation rapide d'une région d'une incroyable richesse pour la période romane et que l'on peut découvrir en quelques jours et même un grand week-end.

Je n'avais pas prévu de me rendre en Italie cette année ou alors beaucoup plus au sud. Mais grâce à ma page sur Facebook j'ai pu être en contact avec plusieurs Italiens au moins aussi passionnés que moi d'art roman. Je suis souvent remarquablement surpris par l'étendue des connaissances et la forte mobilisation de nos voisins Italiens, Espagnols Allemands ou Anglais en faveur de leur patrimoine avec des problématiques qui diffèrent grandement des nôtres.

 En Italie par exemple le patrimoine religieux est resté la propriété de l'Eglise catholique contrairement à la France où il est le plus souvent la propriété des collectivités territoriales? En outre ce patrimoine est très vaste et lorsqu'il s'agit de le préserver il faut accepter de faires des choix économiques. Par contre l'organisation des visites est souvent chaotique, les horaires d'ouverture des églises et variables souvent limités au weekend  pour les monuments les plus importants et sur rendez-vous à condition de trouver les bonnes adresses et de maitriser la langue italienne.

Parfois aussi cette propriété confessionnelle des sites aboutit à des situations incompréhensibles voire totalement arbitraires en particulier en ce qui concerne l'autorisation de photographier les sites dès lors que celle-ci est pratiquée de manière respectueuse. Ainsi par exemple à Almenno alors qu'il n'y a pas de fresques le prêtre interdit la photo mais à Civate qui est un trésor pour ses fresques et ses sculptures de stuc, pourtant très fragiles, la photographie est autorisée par les guides.

Les esprits évoluent cependant, pour en avoir beaucoup discuté avec nos amis italiens. Nous avons tous conscience de l'universalité de ce patrimoine exceptionnel et aussi d'une communauté de racines européennes. Je rêve souvent d'une association transfrontalière en faveur de l'art roman qui, à l'image de la formidable association Amigos del Romanico en Espagne serait capable de promouvoir et protéger ce patrimoine si fragile et émouvant.

Je remercie beaucoup Aldo Valentini à l'origine de cette visite et administrateur du groupe Archittetura Medievale sur Facebook, Gianluigi Vezoli passionné depuis si longtemps et qui me donne espoir de poursuivre encore pour de nombreuses années. Luca Giordani qui détient une photothèque qui en feraii pâlir plus d'un. Spécialiste des mosaïques il tient également une page passionnante sur Facebook Studio Gio Ve.

Je pense aussi à Paolo Salvi et sa charmante épouse il administre aussi un groupe sur Facebook. Il est passionné de notre Pays et en particulier de l'Auvergne où il se rend souvent pour écrire un ouvrage à destination de ses concitoyens. Enfin je remercie l'érudite Anna Mazzoleni qui nous a ouvert toutes les portes, même les plus secrètes de l'abbaye de San Pietro de Civate, me permettant de découvrir un des lieux romans que je rêvais de découvrir depuis des décades et dont les images ont contribué à ma passion pour cet art.



Comme nous nous le disions devant ce lieu unique, au pied duquel se déploie un paysage d'exception, l'on doit voir Civate puis mourir. En ce qui me concerne mon tribut à la magie du lieu aura été une cheville foulée et plusieurs déchirures musculaires, ma récompense une immobilisation que je peux ainsi mettre à profit.

Je vous invite à découvrir les groupes et les pages que je vous cite et aussi au voyage, pour cette destination si voisine et si différente. Les quelques images que je partage ici, donneront je l'espère l'envie de découvrir la grande richesse et la variété du patrimoine roman de la Lombardie et du Val d'Aoste et il faudrait bien des jours pour en révéler tout l'éclat.







PS: si un de mes lecteurs cède l'ouvrage sur les Pays-Bas aux éditions du Zodiaque il fera un heureux.


2

dimanche 7 novembre 2021

Route d'automne: le beau Dieu noir.

 


On découvre cette statue actuellement dans la nef de la cathédrale de Saint-Flour, ce n’est pas son emplacement d’origine et il semble qu’il ait encore récemment changé de place.

C’est un grand Christ en bois d’une hauteur de plus d’un 1, m90 qui trône au centre de la nef, hiératique et solennel, grave et serein, la sculpture est exceptionnelle et admirablement conservée sans doute l’un des sommets de la sculpture romane sur bois. Elle confirme  l’étonnante vitalité des artistes de cette région du centre de la France à cette époque.

Mais ce Christ est trop beau pour être vrai !

En effet son authenticité fait l’objet d’un incroyable débat entre historiens, chercheurs sommités locales et autres membres de sociétés savantes. Ce que relate avec truculence dans un article paru dans Cantal Patrimoine, Pierre Moulier. Je ne voudrais pas paraphraser l’auteur mais il semble finalement que la sculpture est trop parfaite pour être authentique, nécessairement il ne peut s’agir que d’une copie du XIXe avec pour modèle d’autres Christs de la région en particulier celui d’Auzon.

Noël Graveline dans son ouvrage : « les trésors de l’Auvergne romane » indique que la statue était sans doute située au milieu du jubé de la cathédrale qui a été détruit en 1851. C’est de cette époque que date une modification majeure sa couleur noire et uniforme presque cirée. Il est difficile de comprendre pourquoi il a ainsi été badigeonné de noir;  sans doute un écho au culte des vierges noires ce qui est un autre sujet.

Depuis cette date, l’œuvre fascine et excite les polémiques qui ne cesseront pas avec son classement au titre des monuments historiques en 1908.Come pour le Christ de Montsalvy on l'attribuera alors au XVe siècle.

Le Christ pose beaucoup de questions ; il est en trop bon état, et, compte tenu de sa majesté il n’a pas pu échapper à la furie des révolutionnaires. On ne connaît pas réellement son origine ni sa provenance ce qui plaide en faveur d'une copie. Enfin pour certains, le visage du Christ ressemblerait étrangement à celui de Napoléon III !

Les études au scanner, engagées à l’initiative de la Drac de l’Auvergne, ont parlé et confirment l’avis de l’observateur pertinent et éclairé qu’est Pierre Moulier. Le Christ de Saint-Flour est une œuvre de la  fin du XIIe peut-être du tout début du XIIIe. Il appartient à un vaste ensemble de sculptures sur bois dans cette région du Cantal et de la Haute-Loire qui se s'apparente à une même famille d'œuvre reconnaissables par leur style et leur composition. Et surtout il s'agit bien d'œuvres romanes !

les  passionnantes recherches des historiennes Marie-Blanche Potte, Dominique Faunières, Agnés Blossier et Lucretia Kargère , élargit encore notre horizon de découvertes; « Etudes menées sur les sculptures d’Auvergne en bois polychromé ». Elles confirment la datation à la même époque, à la fois du Christ de Saint-Flour et de celui de Montsalvy. Mais encore, le Christ de Saint-Flour est également une cache à reliques qui n’avait pas été décelée et qui était dissimulée dans le torse de la sculpture. Les chercheuses ont également tenté de restituer la polychromie originale du Christ de Saint-Flour. L’article  avec sa belle bibliographie est en lien, comme l’article de Pierre Moulier.

Je serais tenté de penser comme Pierre Moulier, que « Fascinée par la technologie, notre époque ne croit pas aux analyses stylistiques et je jure que par la science… ». Il faut cependant reconnaitre les immenses progrès apportés l’archéologie, qui, en moins d’un siècle a considérablement modifié les perspectives et notre compréhension de l’art roman.

Et que l’on se rassure l’émotion que l’on ressent devant de telles merveilles de l’art, n’est en rien ternie par l’élargissement du champ de nos connaissances scientifiques. Et puis il reste aussi une part au rêve et à la légende.

Il existait un autre Christ ;  que Jean Anglade évoque dans un livre sur l’Auvergne de jadis, c'etait un Christ en bronze qui se trouvait sur la place d’armes de Saint-Flour et qui a disparu. Le Christ avait le flan percé pour rappeler son supplice, et la légende dit qu'il en sortait un son lugubre lorsque le vent s’y engouffrait. Ce Christ était appelé le « bon Dieu de Saint-Flour ».


http://www.cantalpatrimoine.fr/2017/12/22/lauthenticite-discutee-du-christ-noir-de-saint-flour/?fbclid=IwAR2wzpIBMMvpjGbOEmaHBOA-yeOc1-2b9xx2WoKeFpzSGoUr_Kf-XRkupxc

https://journals.openedition.org/medievalista/2333?fbclid=IwAR3x5xOQF6gPTIe47o4yXV6BZ4F9NCR0SyUbPhey1DTBXm0yMS2_qQ59R1c

dimanche 17 octobre 2021

Routes d'octobre; une route des paysages.

Eglise de Saint-Ilpize Haute-Loire.

 Il faut parfois reprendre la route pour renouveler le fil de l'écriture. Les articles de ce blog même les plus courts nécessitent toujours un long travail de mise en forme et de documentation, temps qui me fait souvent défaut ainsi que l'inspiration parfois je dois l'avouer.

Il y a quelques années un lecteur m'a fait remarquer que l'adresse du blog l'intriguait. Pourquoi "vogage roman" et non pas voyage roman ? Je l'avoue ici au début l'usage de ce néologisme était involontaire (j'ai toujours été  un peu dyslexique). Et puis finalement j'ai conservé ce mot car il me convenait assez bien. Mes itinéraires sont souvent le fait du hasard et d'un coup de cœur, je prends une carte et je pointe une direction ou un lieu que j'ai particulièrement envie de voir ou de revoir et puis j'en constitue les étapes autour de pivots qui m'attirent.

Je ne suis pas un adepte des atlas qui fleurissent un peu partout au sujet les églises romanes mais j'en reconnais la grande utilité. J'aime une certaine part laissée au hasard et au temps; le temps de la contemplation ou celui des rencontres que je ferai.  

J'aime particulièrement les intersaisons comme les mois d'octobre je janvier ou de mars. La lumière est souvent différente, les foules ont souvent déserté les lieux les plus fréquentés la seule incertitude est celle de s'assurer que les monuments seront ouverts et par chance ils le sont souvent.

Ce mois je m'étais mis en tête de retourner à Conques où je n'étais pas allé depuis plus de dix ans. Par malchance mon vieil appareil photo m'avait lâché, je n'avais donc que des vielles diapositives éparses de ce haut lieu de l'art roman. Passer une soirée et une nuit ainsi que tout un matin à respirer ce lieu est une chance. En outre j'avais également en tête quelques étapes sur ma route et comme souvent ce que l'on découvre est souvent différent de ce que l'on s'attend à voir.

Ce sont d'abord ces paysages que je souhaite exposer.

L'art roman crée une intimité évidente entre l'ouvrage et le paysage. J'ai toujours été convaincu de cela, il suffit de regarder où sont implantées les églises, les abbayes ou de modestes chapelles. Il y a bien entendu des considérations "utilitaires" comme par exemple la recherche d'un site défensif ou la proximité des ressources comme l'eau ou la qualité des terres. Mais à cela s'ajoute très souvent une dimension esthétique ou spirituelle.

La Haute-Loire, le Cantal et l'Aveyron sont des départements où s'exprime encore toute la beauté du paysage, certes façonné par l'homme depuis des siècles mais parsemés d'obstacles naturels qui imposent leurs forces.

Il en est ainsi des gorges de l'Allier que domine la petite chapelle castrale de Saint-Ilpize ou de l'église d'Auzon qui semble surgir du socle de granite où elle est accrochée. La chapelle du château de Saignes est elle bâtit au sommet d'une ancienne cheminée volcanique et la petite église de Brezons s'emmitoufle d'un épais manteau de forêts et de prés verts, bercée par le seul tintement des sonnailles.

Enfin Conques la bien nommée, à l'écart des routes et possiblement oubliée, elle aurait pu rester l'ermitage sauvage et doux de son fondateur Dadon. Elle, si bien exposée au sud et favorisée de terres fertiles et d'eaux abondantes. Sa destinée sera différente au point que Prosper Mérimée lui-même lors de sa "redécouverte" écrira "n'être nullement préparé à trouver tant de richesse dans un pareil désert".

Saint-Laurent d'Auzon, Haute-Loire.

Saint-Hilaire de Brézons, Cantal

Notre-Dame de Saignes, Cantal

Conques, Aveyron.



dimanche 9 mai 2021

Le Mur d'Hadrien; une frontière de l'imaginaire.


Longer le Mur d'Hadrien a toujours été pour moi une de ces sortes de rêves que l'on se promet de faire, parmi tant d'autres routes que l'on aimerait parcourir comme celle de Compostelle depuis Vézelay ou encore bien plus loin la route de la Soie…
Quand je prépare mes voyages à la découverte de l'art roman je laisse souvent une grande part à l'imprévu sauf quelques lieux qui me paraissent de toute première importance et autour desquels j'approfondis mes recherches. 
Le Mur d'Hadrien depuis mon enfance a bercé mon imaginaire. Il est sans doute l'archétype de la frontière entre deux contraires. Entre le Nord et le Sud en ce qu'ils ont de plus absolu, entre la civilisation et la "barbarie", entre la paix et la violence. Et l'œuvre de George RR Martin a encore élevé plus haut cette dimension symbolique.

Je ne suis cependant pas convaincu qu'a l'époque médiévale qui m'intéresse il occupait une telle place symbolique même s'il est en partie associé à la légende arthurienne.
Ce mur qui ne rejoint que dans son extrémité ouest la frontière de l'Ecosse actuelle, a été doublé quelques années après sa fondation d'un autre mur situé plus au nord, marquant la limite de l'expansion romaine sur les Pictes mais il semble qu'il était vite devenu une barrière "poreuse" et finalement déjà abandonnée avant l'abandon de l'Angleterre par les Romains au début du Ve siècle.
Il n'a jamais empêché les mouvements des populations venues d'Ecosse ou d'Irlande et pas davantage  les invasions des Angles et des Saxons puis des Vikings.

Comme beaucoup d'ouvrages de pierre antiques il a aussi très vite été utilisé comme une carrière de pierre de taille pour la construction des premières églises comme l'abbaye d'Hexham.




Il semble que c'est surtout à partir du Romantisme au XIXe et à notre époque que le Mur d'Hadrien a  acquit une dimension presque passionnelle pour nos amis Anglais.
Aujourd'hui c'est un ouvrage d'apparence modeste, d'une hauteur de quelques centimètres de pierres qui ondule presque en ligne droite ignorant les mouvements des collines et des vallons. Il reste cependant impressionnant pour la beauté des paysages qu'il traverse, sa longueur de prés de 117 kilomètres et les nombreux vestiges qu'il abrite encore, portes, routes, fortins, temples… Il est devenu aussi un chemin de grande randonné très fréquenté.

 Le Mur réserve aussi beaucoup de belles découvertes archéologiques et pour les apprécier il faut se rendre au Musée Handcock de Newcaste upon Tyne qui en reconstitue par maquette le plan et expose de nombreuses œuvres comme des sculptures funéraires ou à caractère militaire mais aussi de nombreuses sculptures religieuses dédiées aux  cultes de Vénus ou de Mithra.





Copyrigth Musée de Newcastle


Mithra semble d'ailleurs avoir été une divinité particulièrement honorée comme en attestent les vestiges d'un petit temple à Carrawburgh. Cette religion particulièrement chère aux militaires romains, occupe une place ambiguë et certains historiens soulignent qu'il était en forte compétition avec la religion chrétienne à ses débuts, laquelle une fois reconnue religion officielle de Rome s'employa à la faire disparaitre méthodiquement et parfois brutalement.






J'ai choisi d'emprunter le long de cet ouvrage d'exception, la première partie de ma route pour cette partie nord de l'Angleterre, je l'ai croisé à plusieurs reprises au nord et au sud avec une petite incursion en Ecosse pour admirer la fabuleuse croix de Ruthwell, avant d'obliquer plus vers le sud. J'ai pu enfin voir ce Sycamore Gap qui m'avait enchanté au cinéma dans un "Robin de Bois " avec Kevin Costner et Morgan Freeman et je n'ai qu'un regret, celui de n'avoir pas pu longer son itinéraire avec tant d'autres, le sac au dos, partie remise.


Google translate


Hadrian's Wall; a frontier  for the imagination.

Walking along Hadrian's Wall has always been for me one of those kinds of dreams that we promise ourselves to have, among so many other routes that we would like to travel such as that of Compostela from Vézelay or even much further on. Silk Road…
When I prepare my trips to discover Romanesque art, I often leave a large part to the unforeseen except a few places which seem to me of the utmost importance and around which I deepen my research.
Hadrian's Wall since my childhood has rocked my imagination. He is undoubtedly the archetype of the border between two opposites. Between the North and the South in what they are most absolute, between civilization and "barbarism", between peace and violence. And the work of George RR Martin has raised this symbolic dimension even higher.
I am not however convinced that in the medieval period which interests me it occupied such a symbolic dimension even if it is partly associated with the Arthurian legend.
This wall which only joins in its western extremity the border of present day Scotland, was doubled a few years after its foundation with another wall located further north, marking the limit of Roman expansion on the Picts but it seems that it had quickly become a "porous" border and finally already abandoned before the abandonment of England by the Romans at the beginning of the 5th century.
He never prevented the movements of populations from Scotland or Ireland and neither the invasions of the Angles and the Saxons then the Vikings.
Like many ancient stone works it was also very quickly used as a freestone quarry for the construction of early churches such as Hexham Abbey.
It seems that it is especially from Romanticism in the 19th century and our time that Hadrian's Wall has acquired an almost passionate dimension for our English friends.
Today it is a work of modest appearance, centimeters high of stone which undulates almost in a straight line ignoring the movements of the hills. However, it remains impressive for the beauty of the landscapes that it crosses, its length of nearly 117 kilometers and the many vestiges that it still shelters, gates, roads, forts, temples… It has also become a very popular hiking trail. .
The Wall also holds many beautiful archaeological discoveries and to appreciate them you have to go to the Handcock Museum in Newcaste upon Tyne which reconstructs the plan by model and exhibits many works such as funerary or military sculptures but also many religious sculptures. cults of Venus or Mithra.
Mithras also seems to have been a particularly honored deity as evidenced by the remains of a small temple in Carrawburgh. This religion, particularly dear to the Roman soldiers, occupies an ambiguous place and some historians stress that it was in strong competition with the Christian religion, which once recognized as the official religion of Rome worked to make it disappear methodically and sometimes brutally.
I chose to borrow along this exceptional work, the first part of the direction of maroute for this northern part of England, I crossed it several times in the north and in the south with a small incursion in Scotland to admire the fabulous Ruthwell cross before turning further south. I was finally able to see this Sycamore Gap which had enchanted me at the cinema in a "Robin de Bois" with Kevin Costner and Morgan Freeman and I have only one regret, that of not having been able to follow its route with so many others, the backpack, part postponed.

mercredi 5 mai 2021

Invitation à une découverte du nord de l'Angleterre.

Ce nouveau périple vous invitera à suivre mes pas à la découverte d'une partie du nord de l'Angleterre romane.

Ce dernier voyage avant cette période si inattendue causée par la pandémie du Covid a été pour moi sans doute l'un de mes plus beaux voyages tant les découvertes y furent nombreuses.

Je vais donc essayer avec cet article introductif sous forme de cartes postales de vous en dévoiler une partie de la richesse. Il faut être modeste on ne peut prétendre en quinze jours saisir toute l'immense variété des paysages, des hommes et du patrimoine. Et, lorsque je regarde en arrière je laisse avec une certaine mélancolie tous ces lieux où j'aurais pu rester des jours pour m'en imprégner davantage.

Mon Voyage ou "vogage" comme les précédents s'est fait sans but précis si ce n'est les étapes romanes et parfois des digressions qui ne sont pas abordées dans ce blog pour en resserrer la découverte autour de l'art roman.

Ma route s'est déroulée de la mer du Nord à la Mer d'Irlande d'est en ouest puis d'ouest en est le long du mythique mur d'Hadrien au nord pour former une boucle au sud par le Lancashire et le Yorkshire. J'ai traversé huit des comtés le plus au nord pour achever ce périple par la légendaire Lindisfarne, l'ile sainte de l'Angleterre.

En passant par le Tyne and Wear, le Northumberland, le Cumbria, le Lancashire, le West Yorkshire, le North Yorkshire, l'East Riding of Yorkshire et le County Durham. Bien loin de moi cependant l'idée d'en présenter une vue exhaustive car plus on voyage moins  on voit en profondeur. Mais revoir mes images pour les préparer pour ce blog renforce mon irrépressible envie de revenir pour revoir ce pays que j'aime pour la beauté de ses horizons la richesse de son patrimoine, la gentillesse et l'accueil chaleureux et espiègle des Anglais.

 Cette Angleterre des paysages est une constante, où que l'on soit, ils s'imposent à vous, et les lieux de randonnées sont innombrables.

De la cote de la Mer du Nord à Bridlington on passe par les landes où le mouton est omniprésent, et la campagne se déroule devant vous comme dans un tableau, de Ingleton à Middelsmoor jusqu'à la Mer d'Irlande à St Bees.



Des millénaires d'histoire et d'art sont à découvrir depuis les premières populations néolithiques en passant par les Celtes,les Romains  les Saxons, les Vikings, et les bâtisseurs du Moyen Age: du Mur d'Hadrien à Rudston, Corbrige ou Brompton. Sans oublier le sourire des jardins et le charme des pubs.



Mon voyage m'a également amené au cœur de grandes villes qui mériteraient à elles seules des jours pour les découvrir, Comme l'éblouissante ville d'York ou encore Durham et  Carlisle . Mais aussi de nombreux villages avec des églises étonnantes comme Stillingfleet, Lasingham ou Nunburnholme.



Enfin cette Angleterre c'est aussi celles des moines et des évangélisateurs. Ces hommes qui dès les premiers siècles de l'ère chrétienne, venus au début d'Irlande ou d'Ecosse, ils vont durablement marquer de leur imaginaire ces territoires. Confrontés aux païens puis à la brutalité des conquérants Saxons puis Nordiques, ils maintiendront en dépit des massacres et des destructions, une foi dont la manifestation est partout visible de l'Ile Sainte à Lindisfarne  en passant par les fonts baptismaux de Bridekirk, Kirkburn, Northgrimston, Ingleton.



Cette présentation ressemblera pour beaucoup à une brochure touristique ce que je ne renie pas. Bien que ma démarche soit totalement bénévole j'aimerai parfois guider un petit groupe de passionnés comme moi sur mes chemins car ils sont aussi ceux de belles rencontres. et d'intenses moments de paix. 


Google translate.


Invitation to a discovery of the north of England.


This new journey will invite you to follow my steps to discover a part of the north of Romanesque England.This last trip before this unexpected period caused by the Covid pandemic was for me undoubtedly one of my most beautiful trips as the discoveries were numerous.So I will try with this introductory article in the form of postcards to reveal part of the wealth to you. You have to be modest, you can't claim to grasp the immense variety of landscapes, people and heritage in a fortnight. And, when I look back I leave with a certain melancholy all these places where I could have stayed for days to soak up more.My Voyage or "vogage" like the preceding ones was done without a precise goal except the Romanesque stages and sometimes digressions which are not approached in this blog to narrow the discovery around Romanesque art.y route went from the North Sea to the Irish Sea from east to west then from west to east along the mythical Hadrian's Wall to the north to form a loop to the south through Lancashire and Yorkshire . I passed through eight of the northernmost counties to complete this journey via the legendary Lindisfarne, the holy island of England.Passing through Tyne and Wear, Northumberland, Cumbria, Lancashire, West Yorkshire, North Yorkshire, the East Riding of Yorkshire and County Durham. However, far from me the idea of ​​presenting an exhaustive view because the more we travel the less we see in depth. But reviewing my images to prepare them for this blog strengthens my irrepressible desire to come back to see this country that I love for the beauty of its horizons, the richness of its heritage, the kindness and the warm and mischievous welcome of the English.This England of landscapes is a constant, wherever you are, they impose themselves on you, and the places for hiking are innumerable.From the coast of the North Sea to Bridlington we pass through the moors where the sheep are omnipresent, and the countryside unfolds in front of you like in a painting, from Ingleton to Middelsmoor to the Irish Sea to St Bees.Millennia of history and art are to be discovered from the first Neolithic populations through the Celts, the Romans, the Saxons, the Vikings, and the builders of the Middle Ages: from Hadrian's Wall to Rudston, Corbrige or Brompton. Without forgetting the smile of the gardens and the charm of the pubs.My trip also brought me to the heart of big cities that alone deserve days to discover them, like the dazzling city of York or even Durham and Carlisle. But also many villages with amazing churches like Stillingfleet, Lasingham or Nunburnholme.Finally, this England is also that of the monks and evangelizers. These men who from the first centuries of the Christian era, who came at the beginning of Ireland or Scotland, they will permanently mark these territories with their imagination. Confronted with the pagans then with the brutality of the Saxon conquerors then Nordics, they will maintain in spite of the massacres and the destruction, a faith whose manifestation is everywhere visible from the Holy Island to Lindisfarne while passing by the baptismal font of Bridekirk, Kirkburn, Northgrimston , Ingleton.This presentation will look very much like a tourist brochure which I do not deny. Although my approach is totally voluntary, I would sometimes like to guide a small group of enthusiasts like me on my paths because they are also those of great encounters. and intense moments of peace.