dimanche 22 septembre 2019

Le portail de Kenilworth; une reconstruction ou une réinvention ?

Dans la petite ville de Kenilworth dans le Warwckshire, l'église dédiée à Saint-Nicolas conserve un beau portail de grès rouge dans le clocher ouest. C'est visiblement le seul élément roman subsistant de l'église à moins qu'il n'y ait été reconstitué.

En effet Kenilworth possède également un beau château en partie d'époque romane et les restes d'une abbaye dédiée à Sainte-Marie. Faute de temps je n'ai pu visiter ces deux monuments consacrant uniquement ma visite à l'église paroissiale.

Le portail offre une disposition assez originale avec ses trois voussures encadrées par une grande moulure en forme de boudin torsadé. A l'interieur de ce cadre ont été sculptées des marguerites ou des fleurs à huit pétales et d'autres végétaux aux traits plus irréguliers et maladroits en partie haute.

La porte aux trois voussures s'inscrit dans ce cadre de forme carrée Deux colonnes reposent sur des chapiteaux très courants dans le décor des églises d'Angleterre ou de Normandie.


 Les voussures sont décorées de stries pour la première en partant de l'intérieur, d'une série de têtes d'oiseaux ou d'animaux pour la deuxième (les fameux beakheads)  et d'un beau décor de grecque pour la troisième.


A chacun des angles du cadre et entre l'arrondi de l'archivolte supérieure, ont été sculptées en creux des étoiles dans un cercle de perles. Cette disposition tout à fait originale a fait dire a certains auteurs que ce décor aurait été inspirée par L'Espagne ce qui ne repose sur aucune source valide.

Plus controversée est l'origine de ce portail que les premiers auteurs ont rattachée à l'abbaye voisine dont il aurait été détaché après sa ruine au XVIe siècle.
Mais sa forme et sa disposition étonnent encore et sont la cause de controverses. Certains auteurs considèrent en effet qu'il ressemble davantage à un portail de la Renaissance anglaise et estiment ainsi que les pierres romanes parfaitement authentiques auraient été remontée autour d'un portail d'origine, lui-même déplacée de l'ancienne abbaye Sainte-Marie. Ainsi la forme carrée qui encadre le portail serait une recomposition voir même une réinvention du XVIe ou du XVII avec des pierres sculptées au XIIe le rendant plus conforme au gout de l'époque.

La thèse est séduisante car elle permet d'expliquer le caractère unique de la disposition de ce portail mais il semble que d'autres dispositions similaires existaient dès l'époque romane en France et en Angleterre.

L'énigme demeure car une fois de plus en l'absence de sources fiables il faut se garder des conjectures.

Pour le reste ce portail compte parmi les plus beaux de la région; on peut souligner sa proximité avec d'autres sites remarquables comme ceux de Malmesbury, Iffley ou encore Landaff dans le Pays de Galles.

Je signale encore m’être grandement inspiré de l'excellent site Corpus de la sculpture romane en Grande-Bretagne et en Irlande que je vous incite à découvrir pour plus de détails.


Traduction Google.


In the small town of Kenilworth in Warwckshire, the church dedicated to St. Nicholas retains a beautiful red sandstone portal in the West Bell Tower. This is obviously the only remaining Romanesque element of the church unless it has been restored.
Indeed Kenilworth also has a beautiful castle partly Romanesque and the remains of an abbey dedicated to St. Mary. For lack of time I could not visit these two monuments devoting only my visit to the parish church.
The portal offers a rather original arrangement with its three voussures framed by a large molding shaped twisted coil. Inside this frame were carved daisies or flowers with eight petals and other plants with more irregular and awkward features in the upper part.
The three-arched door is part of this square-shaped frame Two columns rest on capitals very common in the decor of the churches of England or Normandy.
 The arches are decorated with streaks for the first from the inside, a series of bird heads or animals for the second (the famous beakheads) and a beautiful Greek decor for the third.
At each of the corners of the frame and between the rounding of the upper archivolt, were carved hollow stars in a circle of pearls. This quite original arrangement has made some writers say that this decoration was inspired by Spain, which is not based on any valid source.
More controversial is the origin of this portal that the first authors attached to the nearby abbey which he would have been detached after its ruin in the sixteenth century.
But its form and disposition are still astonishing and cause controversy. Some authors consider that it looks more like a portal of the English Renaissance and thus believe that the perfectly authentic Romanesque stones would have been raised around a portal of origin, itself moved from the old Sainte-Marie abbey . Thus the square shape that frames the portal would be a recomposition or even a reinvention of the sixteenth or seventeenth century with carved stones in the twelfth, making it more in keeping with the taste of the time.
The thesis is attractive because it allows to explain the uniqueness of the layout of this portal but it seems that other similar provisions existed from the Romanesque era in France and England.
The enigma remains because once again in the absence of reliable sources we must be careful about conjectures.
For the rest, this portal is among the most beautiful in the region; its proximity to other notable sites such as Malmesbury, Iffley or Landaff in Wales can be emphasized.
I still report being greatly inspired by the excellent Corpus site of Romanesque sculpture in Great Britain and Ireland that I encourage you to discover for more details.