mardi 28 mars 2017

Oberstenfeld; une charmante et vénérable chapelle.

Un peu à l’écart de la petite ville d'Oberstenfeld et sur une petite éminence on peut découvrir la petite chapelle Saint-Pierre qui illustre les charmes du premier art roman .

Je n'ai pu retrouver que peu d'informations sur cette église si ce n'est qu'elle occupe un très ancien lieu de culte, peut être païen . Il existait à l'origine une première chapelle en bois remplacée par une église en pierre a plan tréflée dont il subsiste une des absidioles.

La chapelle semble avoir toujours eu une vocation funéraire a proximité du cimetière de la ville d'Oberstenfeld.

On découvre aujourd'hui une charmante église en belle pierre meulières, essentiellement du XIe siècle. Le clocher est percé sur ses quatre murs de baies géminées doubles mais a été amputé de deux de ses absidioles romanes remplacées par une fenêtre gothique.


Sur les murs étaient aménagées de niches ou fenêtres aveugles élément décoratif assez caractéristique du premier art roman et inspiré de l'art d'Italie du nord.



Pour les courageux, il est possible de visiter un peu plus loin le château de Lichtenberg en partie du XIe.

Enfin je partage ici une vidéo que j'ai retrouvé qui permet de découvrir l’intérieur de cette chapelle fermée lors de mon passage et qui possède des fresques du XIIIe siècle.

 https://www.youtube.com/watch?v=yBc_j5TH8do



samedi 25 mars 2017

Saint-Jean de Oberstenfeld; un roman tardif et une belle crypte.

Je ne dispose malheureusement que peu de source sur cette église un peu à l’écart des routes touristiques et malheureusement fermée ce qui ne permet pas d'un découvrir l'attrait principal; sa crypte dont je ne reproduit ici que quelques images empruntées au site Wikipedia en allemand consacré à cette église.

La construction de la première église daterait du début du XIe siècle et seule la crypte est contemporaine à la construction d'origine.

Le reste de l’église de plan basilical est caractéristique de l'art roman tardif en Allemagne car l'imposant clocher qui le couronne serait daté de 1230.




Une originalité cependant mérite d’être notée; l'abside principale a été totalement englobée dans la construction du massif clocher qui ne laisse voir qu'une absidiole.

L'église a fait l'objet d'importantes restaurations au XIXe soucieuses de lui redonner un aspect plus originel.

On peu remarquer un décor sculpté assez abondant et caractéristique de l'art roman dans le sud de l'Allemagne que nous retrouverons plus loin.





 La nef comporte d'imposants chapiteaux cubiques dont certains sont historiés comme le beau chapiteau des quatre fleuves du paradis malheureusement très restauré.

La crypte enfin est la partie la plus intéressante et ancienne; c'est une vaste crypte à trois nefs dont chacun des arcs transversaux sont supportés par d'élégantes colonnes à bague .



dimanche 19 mars 2017

Saint-Pierre de Bad Wimpfen.

Au pied de la citadelle et avant le pont moderne qui traverse le Neckar  on peut faire une brève halte vers l'église Saint-Pierre.
Il ne reste de l'époque romane que le massif occidental le reste de l'église est gothique, mais l'aspect de cette haute façade très sobre encadrée de ses deux tours octogonales est de bel effet.

L'église est en fait installé au cœur de l'ancienne ville administrative construite par les romains à l'emplacement même du fort et du temple de la ville. La première église est sans doute très ancienne et est évoquée en 965 en tant que possession à l’évêché de Worms.

Le massif occidental que l'on découvre aujourd'hui est du XIe siècle c'est tout ce qui reste de l'église romane reconstruite au XIIIe siècle.

Le plan de cette église était assez original et inspiré de celui de la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle. Une rotonde avec un chevet et trois absidioles était précédé de la façade actuelle et d'un atrium dont le mur nord a été conservé. On peu se faire une idée de ce plan dans la cathédrale de Essen dont j'ai déjà partagé la visite dans ce blog.Il faut aussi remarquer à l'interieur une galerie impérial qui surmontait l'octogone disparu il devait également y avoir comme à Corvey ou Saint-Pantaleon de Cologne une tour moyenne plus importante.

On peu regretter la disparition de cette rotonde, mais la façade  avec ses deux tours jumelles , son grand porche et son portail à triple voussures laissent une belle idée de l'aspect que devait avoir cette église avec ses lignes sobres et massives caractéristiques du premier art roman en Allemagne dit art Ottonien.





vendredi 17 mars 2017

Bad Wimpfen; la plus grande forteresse romane d'Allemagne.

Le site de Bad Wimpfen est connu dés la plus haute antiquité en raison sans doute de sa situation stratégique privilégiée sur une éperon naturel rocheux au dessus du Neckar route fluviale de première importance entre le nord-est de la France, le ville de Worms et l'axe du Rhin et la Bavière.
Les celtes puis les romains y ont laissés de nombreux vestiges dont seuls certains sont conservés dans le petit musée local.

Mais c'est sans doute des celtes, grands constructeurs d'oppida, que la ville doit son nom, et sa vocation de "mur sur la montagne " . Les romains construiront un pont sur le Neckar et étendront la ville au pied des fortifications qu'ils développeront .

C'est donc tout naturellement que les premiers francs puis leurs successeurs entreprendront la construction d'une forteresse sur le plateau. Mais c'est à Frédérique Barberousse que l'on doit le développement du lieu actuel pour en faire son palais et son château . En réalité c'est tout le couronnement de la montagne qui devint le palais de l'Empereur sur prés de 215 mètres de long et 88 de large il est le plus grand palais forteresse d'époque romane d'Allemagne.
Ce Palais est aussi l'un des plus grand chantier de la dynastie des Staufer  entrepris à un moment déterminent pour l'Empereur en butte aux querelles avec la Papauté et nombre de ses sujets, le château était donc a la fois une forteresse de repli mais aussi un centre de contrôle clé à la croisée des routes du nord de la France au nord de l'Italie et de l'axe du Rhin vers les grandes métropoles de Worms et de Cologne et du Danube d'est en ouest.


La construction à débuté sous le règne de Frederic Barberousse dans la deuxième moitié du XII e siècle et l'essentiel de la construction est attestée en 1182 quand l'Empereur y séjourne.

Les beaux restes du palais laissent deviner son importance. Sont essentiellement conservés les parties nord du bâtiment qui surplombent sur un éperon la vallée du Neckar. Il s'agit en fait d'une longue galerie à arcades double qui forme comme une terrasse et qui permettait de rejoindre le palais impérial et la chapelle privée de l'Empereur.


Chaque fenêtres de la galerie repose sur de colonnettes doubles parfois de forme complexe avec des chapiteaux cubiques où sont gravé des motifs géométriques.
Cette colonnade à été en grande partie reconstituée et on peut en voir les reste d'origine dans le musée .


La galerie se prolonge d'un bâtiment couvert qui bien que l'on en ait conservé peu de trace devait être une salle rectangulaire à usage de réception pour l'Empereur et sa cour et dépourvue de toute autre décoration. On peut cependant imaginer la présence de décorations peintes et de tapisseries qui devaient donner un tout autre lustre à ce bâtiment.


A l'extrémité est de la galerie se trouve la chapelle impériale surmontée d'un aigle au chevet et réservée à l'usage privé de l'empereur qui pouvait y accéder directement par une porte supérieure dans le prolongement de la galerie. L'intérieur qui est interdit a la photographie est là encore dépourvu de tout décor.



On peu encore dire que les fouilles ont révélés à l'ouest d'autres salles creusées au point le plus fortifié du bâtiment qui pouvaient servir de refuge en cas d'attaque.

Enfin il faut signaler au cœur de la forteresse un vaste maison romane cependant considérablement remaniée et transformée en musée. De nombreux vestiges d'époque romane y sont conservés en particulier de la colonnade du palais, mais aussi le poignées de bronze des portes ainsi qu'une copie des insignes impériales.



dimanche 5 mars 2017

Les énigmes du tympan de Saint-Ilgen.


A proximité de Speyer , dans les faubourgs de Leimen la petite ville de Sankt-Ilgen possède un curieux tympan seul reste d'un prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye de Sinsheim.
L'église dédiée à Saint-Aegidius ou Saint-Gilles à probablement été fondée au milieu du XIIe sur un plan basilical et totalement remaniée à la fin de l'époque gothique.

Il n'en reste qu'un beau portail occidental en grès rouge à triple voussures et sous un gâble. Les colonnes reposent sur des chapiteaux à feuillages simples qui sont de la même époque.



La partie la plus remarquable est le tympan qui vaut par l'originalité de son décor plus que pour la plastique de la sculpture qui peut paraître peu habile et éloigné d'un véritable souci de perspective.

Au milieu tympan trône sur un siège en "X" dans une position de bénédiction un imposant et hiératique personnage en costume liturgique entouré de deux autres personnages bien plus petit agenouillés et qui semblent comme flotter à ses cotés.

La sculpture du personnage est accentué pour en signifier l'importance, les traits du vêtement, de l'étole des mains , les yeux évidés presque sans expression en accentuent la dignité, même la tonsure, la barde et la pomme d’Adam sont dessinés. Tout donne un sentiment de puissance du personnage central qui n'est pas assis sur un trône épiscopal mais sur un siège à têtes de lions réservé aux personnages royaux , comme celui exposé au musée de Cluny à Paris.



Le trône de "Dagobert" Musée de Cluny, Paris.


Les tympans sculptés sont rares en Allemagne et le plus souvent figurent comme ailleurs en Europe le Christ ou la Vierge ou les apôtres . La représentation d'un personnage religieux est donc suffisamment rare pour être remarquée.

Reste donc la place à l'interprétation; le personnage central par sa position hiératique et dominante et en dépit de l’absence d'auréole ne semble pas être un religieux important mais peut être Saint-Gilles le Saint patron de l'église présenté comme l'allégorie du Christ lui même dont il serait l'intercesseur.
Cette interprétation est accentué par les deux personnages agenouillés . L'un est manifestement un évêque signalé par sa crosse, le second un civil peut être un prince ou un roi. Ainsi les deux pouvoirs temporel et spirituel rendent hommage à la puissance du Christ. Le Christ serait ainsi représenté comme un prêtre selon la tradition byzantine .



Il convient aussi de rappeler que Saint-Gilles était un Saint particulièrement vénéré , notamment en terre d'Empire et depuis Charlemagne.