lundi 29 février 2016

Les rotondes de Prague .

Ces églises de plan circulaire sont sans doute les plus symboliques de la ville de Prague et s'inscrivent dans une tradition très en faveur dans cette partie de l'Europe jusqu'en Pologne, Hongrie, Slovénie, Croatie et Autriche.

Les églises rotondes puisent leur racines dans la tradition byzantine et les premières églises du Saint Sépulcre de Jérusalem et ses reproductions carolingiennes en particulier celle d'Aix la Chapelle. Il est incontestable que l'influence Carolingienne puis Ottonienne sera déterminante sur le développement de ce modèle architectural dans toute l'Europe centrale et ce jusqu'au XIIIe siècle.

Les églises rotondes de Prague comme celles de beaucoup d'églises de cette partie de l'Europe sont cependant des églises de dimensions modestes avec un chœur en hémicycle et une nef circulaire, sans comparaison avec le plan parfaitement circulaire des grandes églises ou des baptistères d'Italie de Nord ou de France comme Saint-Bénigne de Dijon. Souvent ces églises avaient pour origine une cour princière dont elles avaient la fonction de chapelle pour de jeunes état dont la manifestation symbolique d'appartenance au modèle impérial occidental était de première importance comme à Aix-la-Chapelle. Ce n'est que progressivement qu'elles deviendront des églises paroissiales et une grande faveur en Europe centrale jusqu'à la fin tardive de la période romane.

La première de ces rotondes est celle de Saint-Vitius ou Saint-Vit construite par le Prince Wenceslas dans l'enceinte de l’actuel château de Prague au début du Xe siècle .sont plan circulaire comportait quatre absides dont les reste non visibles sont aujourd'hui intégrés dans l'imposante cathédrale Saint-Guy.

La plus ancienne des rotondes est celle de l'ancien château de Vysehard lorsque le prince Vratislav II décida d'y transférer le siège de son autorité. Il y construisit une basilique dédiée aux saints Pierre et Paul aujourd'hui disparue mais surtout une chapelle dédiée à Saint-Martin en forme de rotonde sur le modèle de Saint-Vitius bien que de plus modeste dimension. C'est cet édifice que l'on peut encore admirer en dépit de ses transformations ultérieures et l'ajout d'un portail sans charme .
L'église actuelle date de la fin du XI e dont on peut admirer le charme du clocheton cylindrique percé de baies géminées.





La plus célèbre des rotondes est celle dite de la Sainte-Croix mineure dans la Vielle Ville; aujourd'hui presque noyée au pied des dans les immeuble de la fin du XIXe. L'église actuelle de la première moitié du XIIe siècle aurait des origines plus ancienne et avait elle aussi une vocation de chapelle privée d'une noble famille .Elle est construite en bel appareil régulier et l'on peut remarquer le beau décor de bandes lombardes de son petit chevet et l'élégant clocheton cylindrique aux baies jumelles .




La troisième rotonde situées à l’intérieur de la ville de Prague est celle de Saint-Longin ou Saint-Longinus autrefois dédiée à Saint-Etienne ses origines remonteraient au Xe siècle . C'est aujourd'hui un édifice de la deuxième moitié du XIIe largement remaniée au XIVe siècle . C'est un édifice très simple avec son abside en hémicycle sans décor extérieur le clocher lanterne est lui postérieur. On peut toutefois remarquer le reste du portail roman intégré dans la maçonnerie le seul d'origine des rotondes praguoises.



Un seul regret cependant ces églises ignorées le plus souvent de la masse des touristes qui envahissent le centre et le pont Charles sont très peu souvent ouvertes et selon des conditions difficilement compréhensibles pour qui ne parle pas le tchèque .

dimanche 21 février 2016

Prague; une ville romane !

Me voilà de retour à ce blog qui nécessite plus de travail que l'on pourrait y penser pour collecter surtout les sources qui le nourrissent et travailler mes images.
Cette fois ci je partage une découverte de cette ville fantastique et contrastée davantage connue pour la splendeur de ses monuments baroques et de la période " art déco ". Pourtant Prague est aussi une ville riche de monuments romans de grande valeur et trop peu connus et il faudrait une visite plus longue encore que ces quelques jours pour les visiter tous .

Si le territoire de l'actuelle République Tchèque était connu dés l'époque romaine c'est surtout à partir de Ve et VI e siècles que se développa la région de Prague avec l'implantation des premiers peuples slaves, les Moraves . A partir du VIIIe siècle les premiers missionnaires chrétiens venu de Byzance mais aussi du sud de l'Allemagne en particulier de Passau et Regensbourg contribuèrent au développement de l'Eglise de Bohème et de Moravie.
L'histoire chrétienne de Prague commence véritablement en 870, date du baptême du Prince Premyslid Borivoj par un archevêque venu du Saint Empire; Méthode.
Ce fondateur d'une dynastie qui ne parviendra à la royauté qu'au XIIIe siècle, fur le premier à faire le choix du site de l'actuel château de Prague au bord de la Vltava pour y installer sa capitale qui se développera rapidement des deux coté de ce fleuve .
A cette capitale embryon d'un nouvel état manquait encore un héro national qui sera le fils du fondateur de la dynastie, Wenceslas Premier son fils assassiné par son frère pour son attachement à la foi chrétienne encore en lutte contre l'hérésie et qui sera très vite canonisé pour devenir l'un des premier Saint et martyr de Bohème. En 973 Prague devint le siège d'un évêché très attaché au culte de Wenceslas dont la statue située au cœur de la vieille ville est encore un symbole du pays.

Ma visite commence donc par cette vielle ville avec la découverte de l'une des églises dédiée à Saint-Wenceslas située rue Dittricova qui bien que presque entièrement remaniée conserve encore noyée dans la maçonnerie de sa façade les traces d'un clocher roman au baies géminées marquées par l'influence et le style du Saint-Empire qui exercera pendant toute la période médiévale qui nous intéresse sa tutelle politique et spirituelle sur la région.


Au cœur de la vielle ville il faut aussi découvrir les reste des maisons romanes de Prague aujourd'hui au niveau du sous sol de la ville actuelle qui fut rehaussée de plusieurs mètres pour échapper aux crues régulières et désastreuses de la Vltava.
Ces maisons sont nombreuses et toutes ne se visitent pas mais un circuit permet de découvrir une de ces maisons située sous l'Hotel de Ville et l'horloge astronomique et haut lieu de la résistance tchèque lors du dernier conflit mondial.


Un peu plus loin, rue Husova on découvre sous un restaurant les trois magnifiques salles romanes de l'ancien palais des seigneurs de Kunstat, sans doute l'un des plus admirable monument civil de de Bohème-Moravie. Ce palais construit à la fin du XII et au début du XIII e siècles est un vaste ouvrage de trois pièces dont le dallage d’origine à été conservé . Aux extrémités se trouvent une cuisine et une chambre aux dispositions similaires dont les voûtes cimentées sont soutenues par un massif piler central. La piece principale, sans doute une pièce d’apparat possède quatre travées avec deux piles rondes d'un bel effet .