mardi 31 janvier 2017

Saint-Aurelius d'Hirsau.

Si on prend le temps de passer l'enceinte de l'ancienne abbaye en direction du centre du village on trouvera au delà de la rivière du Nagold les reste de l'ancienne église Saint-Aurélius.
Cette église a plusieurs intérêts en dépit des ravages dont elle a été l'objet, comme l'abbaye principale, qui l'on amputée de sa nef et de son chevet dont seuls les traces sont visibles au sol au milieu des habitations.

Transformée en habitation puis en garage et même en salle de gym, une restauration récente et la mobilisation des habitants l'on sauvé de la destruction.


Cette église aurait été fondée aux origines du monastère et après reconstruction daterait des années 1059 à 1071 soit avant le construction de l'abbaye Saints-Pierre et Paul.

Cette église a également adopté le plan basilical qui sera repris par l'abbaye principale après son édification. Il en reste une nef raccourcie et charpentée très sombre. Les arcades de la nef reposent directement sur de puissants piliers aux chapiteaux cubiques massifs sans astragale et dont le tailloir repose directement sur le chapiteau.

Ce style trouvera une grande prospérité en Souabe.


dimanche 29 janvier 2017

Le destin tragique de l'abbaye d'Hirsau.

Bon nombre des églises de la région ont une filiation plus ou moins proche avec cette abbaye qui eu une position fondamentale à la fin du XIe siècle date de sa construction des années 1082 à 1091 et pour les décennies qui suivirent.

La première chapelle dédiée à Saint-Nazaire fut réalisée au VIIIe siècle ainsi que le premier monastère par le Comte Erlafried de Claw, parent de l’évêque lombard de Vercelli qui lui confia les reliques de Saint Aurelius de Ridito, évêque arménien mort au Ve siècle. Les premiers moines venaient alors de Fulda. Devenu prospère les années suivantes le monastère fut cependant ravagé au Xe par les guerres les maladies et les conflits entre religieux et laïques .

Il faudra donc attendre la fin du XIe siècle pour voir renaître le monastère sous l'impulsion d'un moine énergique venu de Regensburg en Bavière; Guillaume de Hirsau, monastère fut alors placé sous le vocable des Saints Pierre et Paul.

Guillaume prit en main la refondation à la fois des bâtiments mais aussi de la règle des moines en plein cœur de la querelle dite des investitures qui opposait alors le Pape et l’Empereur tous deux soucieux d'assurer leur suprématie sur la puissance de l'église à l'occasion de la nomination des évêques. Cette période est riches d'enseignements sur l'histoire de l’Église d'occident et est l'une des première manifestation d'ampleur d'un affrontement entre le pouvoir laïc et le pouvoir religieux et curieusement naît en terre d'Empire comme le sera plus tard le mouvement de la Reforme. La querelle se terminera momentanément par la victoire du pape sur l'empereur et le concordat de Worms en 1122 après la pénitence de l'Empereur Henri IV à Canossa.

L'abbaye de Cluny prit une part décisive dans cette querelle par son soutient à la papauté et gagna grandement en puissance . Or c'est précisément à Cluny que Guillaume de Hirsau décida d'affilier son abbaye en pleine réforme.

L'oeuvre de Cluny par l'abbaye de Hirsau fut déterminante dans la région au point que bon nombre de fondations ou d'affiliations religieuse furent réalisé par Hirsau ce que l'on pourrait qualifier de "révolution bénédictine" selon une formule peut être aventureuse .

Ce vaste mouvement à la fois religieux et politique s'accompagna aussi d'un important renouveau de l'architecture pour laque Hirsau occupe une place d'importance dans le sud de l'Allemagne.

Il fut en effet décidé de la création d'une église d'un type nouveau dans la région soit d'une vaste basilique à piliers couverte d'une charpente avec une tour sur chacune des travées est des bas-cotés. Le chœur à trois nef possédait un chevet plat et chapelles centrale et latérales. Le transept saillant possédaient une abside et une tour à la croisée selon le modèle inspiré par Cluny II. Enfin il fut décidé la réalisation d'un massif occidental, bien éloigne toutefois du modèle ottonien devant une vaste cour d'entrée. Ce modèle sera reproduit dans nombres d’églises  filles d'Hirsau comme Altenstadt ou Klosterreichenbach .

Pourtant l'abbaye sera entièrement dévastée en 1692 par les armées françaises de Louis XIV qui n'en laissèrent que des ruines; destin funeste et précurseur de celui de Cluny un siècle plus tard.La photo de la maquette jointe permet d'imaginer l'abbaye dans toute sa puissance avant sa destruction.


Hormis les quelques ruines encore visibles de la vaste nef qui impressionne par ses vaste dimensions et d'un cloître où les restes romans sont difficilement visibles, il reste essentiellement une haute tour romane du massif occidental.



Cette tour visible de loin avec ses trois étages laisse imaginer la richesse de la sculpture et de l'architecture de l'église disparue. Les trois étages inférieurs sont décorés d'arcatures aveugles avec une réelle imagination stylistique. Aux trois étages supérieurs  des baies jumelles d'exactes dimensions.
Au dessus des deux premiers niveaux et de chaque coté courre une étonnante frise de personnages barbus comme des sortes d'atlantes entourés d'une frises d'animaux essentiellement des lions et de cerfs. L’interprétation de ces symboles est toujours délicate mais ce bestiaire connaitre un riche développement dans toute la Souabe comme nous le découvrirons encore plus loin.








dimanche 8 janvier 2017

Saint-Grégoire de Klosterreichenbach.


Je reprends le cour de ce voyage en suivant la route de la Foret Noire jusqu'à Speyer en faisant une halte par le hameau de Klosterreichebach où l'on peut admirer une belle et sobre église siège d'un prieuré dépendant de l'abbaye toute proche de Hirsau .
Le fondation de l'église daterait de 1082 et fut achevée en trois années jusqu'en 1085 date de sa consécration par l’évêque de Constance. Il n'y a que peut de source précise sur sa construction mais un plan laisse mesurer la relative importance de cette fondation clunisienne qui disposait également d'un cloître aujourd'hui disparu et de nombreux bâtiments monastiques.



L'église actuel présente un plan basilical, fréquent dans la région avec un beau massif oriental avec deux tours latérales percées de baies en plein cintre, a noter la présence d'absidioles orientées au nord et au sud à la base de chacune des tours. L'église comportait également u vaste porche, ici fortement remanié comme à Hirsau.




A l'interieur une vaste nef  unique plafonnée permet d’accéder à l'abside plus large que la nef qui forme aussi la croisée du transept séparée par deux grosses piles formées de quatre colonnes réunies. On peut aussi remarquer les reste des poignées de bronze à tête de lion sans doute d'époque romane mais plus frustes que celles d'Alpirsbach.