dimanche 25 novembre 2012

Les Chapiteaux de l'église de Perse

On terminera la visite par la découverte des chapiteaux.
En dépit de la présence de plusieurs chapiteaux historiés l'on ne peut que constater que la sculpture est bien plus modeste que l'architecture , l'on pourra y reconnaitre un Christ en majesté bénissant dans une mandorle, une scène de chasse ou des guerriers se livrant à un duel ou encore les colombes eucharistiques se désaltérant dans un calice .



 Un autre plus énigmatique représente un homme les bras levés entre deux aigles ou griffons.Le chœur lui aussi possède toute une série de chapiteaux de marbre blanc qui contrastent vigoureusement avec le reste de l'édifice , la plupart sont à décor de feuilles, parfois mêlées de crosses à l'exception d'un seul qui figure des aigles .

Si la plupart de ces chapiteaux sont de facture modeste voir médiocre et sans doute plus proche de celle du tympan du portail , les larges chapiteaux du transept sont de meilleure facture , leur large corbeille a décore d'acanthe stylisée laisse parfois apparaitre des pommes de pin ou des entrelacs ou encore des spires au milieu desquels émerge parfois un énigmatique visage barbu ou au long cheveux, faut il y voir la trace des influences plus païennes si fréquentes dans l'art roman et le l'on retrouvera avec une incontestable maitrise à Bésuejouls .

samedi 24 novembre 2012

L'intérieur de l'église.

Plus déroutante encore est la découverte de l'édifice , bien qu'harmonieuse l'on est frappé par la densité des volumes et des colonnes qu'accentue la nef presque nue de tout décor située en contrebas du chœur.

Le transept semble être la partie la plus surprenante comme s'il formait une chapelle dans l'église elle même.
Une forte colonne centrale supporte une double arcade qui est a nouveau divisée en quatre travées sur des voûtes d'arrêtes , une chapelle semi-circulaire y prend naissance et communique avec le chœur par un passage.





Un grand arc triomphal marque l'entrée du chœur avec une abside à cinq pans interrompu par un cordon qui laisse place à  une arcature reposant sur des colonnettes.



De petites fenêtres nimbent une belle lumière chaude que renforce la couleur rouge de la pierre , en dépit d'un certain effet massif  cette belle église  offre aussi une impression  de paix et de mystère  .

vendredi 23 novembre 2012

Présence de la grande sculpture romane.

L'église de Perse est à bien des points de vue déroutante comme le souligne ce contraste entre la sculpture naïve voir malhabile du portail et la présence d’éléments sculptés absolument remarquables mais dont la disposition est presque incongrue tant ces sculpture sont habituellement considérés comme mineurs tant le portail principal attire à lui tous les regards.
Il en est ainsi du réemploi dans le mur du croisillon sud d'un haut relief d'une Vierge à l'enfant en majesté en tout point remarquable par la grande maîtrise de son traitement, La vierge assise sur un large fauteuil tient entre ses main un Christ dont le visage sans doute mutilé a été gauchement retaillé.
Cette sculpture unique dans la région rappelle les Vierges en bois de l'Auvergne proche, sa gravité , le traitement des longues mains fines le plissé du manteau et l'arcature en plein cintre de motifs à la grecque sont manifestement l'oeuvre d'un grand maître de la sculpture  qui a pu vraisemblablement participer à l'oeuvre de Conques.
Cette qualité de de l'oeuvre est complétée par une belle série de modillons dont hélas beaucoup sont mutilés ou trop usés par les intempéries .On y reconnaît une sirène, un personnage empreint de gravité assis un animal fantastique et une belle scène d'un centaure dont la flèche se planter sur un animal en dévorant un autre .





Tout aussi magnifiques sont les modillons du chevet plus préservés des outrages du temps; on y retrouve plusieurs animaux dont une chouette , un aigle, un chien ou un ours , un loup dévorant une proie et une savoureuse série de plusieurs personnages aux traits finement traités, dont l'intensité du regard est  saisissante. L'un deux; savoureux représente une scène rare d'un couple se tenant tendrement par les bras .








mercredi 21 novembre 2012

Le portail méridional de l'église de Perse.

Si le tympan du portail sud attire toute l'attention du visiteur on est bien vite surpris de la disposition de la sculpture et aussi de sa relative naïveté .
Il juxtapose en effet plusieurs thèmes sans lien réels entre eux.
Au tympan lui même on peut penser retrouver celui de la pentecôte avec au centre de la composition la Vierge entourés de personnages porteurs de banderoles au corps inactif sans expression du visage qui pourrait figurer les apôtres bien qu'ils ne soient que dix .


Plus savoureux et autour de la Vierge le soleil et la lune coiffés pour l'un d'une couronne irradiée et pour l'autre d'un croissant.qui semblent rappeler comme une modeste copie le thème du portail de Conques.


Le linteau semble lui bien plus dense et confus ou l'on retrouve la représentation du jugement dernier sans y retrouver la maestria du prestigieux portail de Conques tout entier tourné vers le Christ-juge.
Là un mort est étendu sur un lit en proie aux démons qui tente de l'attirer avec un crochet ou de l'emporter dans un sac, thème repris avec plus de maîtrise au portail de Moissac, c'est la mort du mauvais riche.
On retrouve aussi  l'enfer avec la gueule de Léviathan avalant un damné et celui de Satan sur son trône entouré d'un serpent entouré de diables grimaçant faisant pendant au Christ assis dans une mandorle entouré du tétramorphe.



La même naïveté de la sculpture se retrouve dans des dalles sculptées figurant l'adoration des mages.
Toute cette sculpture bien qu'émouvante rappelle plus l'art populaire plutôt que la grande sculpture romane pourtant bien présente dans cette remarquable église.

lundi 12 novembre 2012

Mon image de la semaine(24); les éléphants de la Chapelle Saint-Robert

Je retrouve le fil de mes messages avec cette belle image d'un des chapiteaux du portail d'entrée de cette magnifique église à la limite de la Saintonge et du Périgord.
Pour une fois elle n'est pas de moi mais d'un correspondant de ce blog qui participe à son enrichissement et voila bien ce qu'il y a de plus agréable que de partager une passion commune !
Un grand merci donc à Jean-Marc pour cette photo qui je l'espère sera la première d'une série rien en effet ne saurait plus me réjouir que d’écrire à plusieurs mains dans ce blog .Il semble être la première pierre d'un projet que mon peu de temps disponible n'a pas permit de réaliser encore, celui de créer un site consacré à l'art roman où chacun pourrait apporter selon sa région ou son pays ses images, mais qui sait ?
On pourra aussi rapprocher cette image d'un ancien billet sur la symbolique de l'éléphant à l'époque médiévale:
http://vogage-roman-art.blogspot.fr/2011/03/decouverte-de-la-symbolique-romane.html