jeudi 5 mars 2015

La nef de Saint-Barnard de Romans et ses chapiteaux au carrefour d'influences diverses.


La nef romane a été réutilisée dans l'église gothique actuelle reconstruite après l'incendie de 1134. Fait peu courant pour une église de cette dimension elle est faite d'un vaisseau unique sans collatéraux constituées de onze arcs qui portent de fines colonnes engagées.


La partie la plus intéressante de cette nef est incontestablement l’arcature et ses 22 chapiteaux romans dont 6 ont été oblitérés lors de la construction des piliers gothiques .
Ces chapiteaux sont surprenant en ce qu'ils ont été réalisés par plusieurs ateliers sans doute venus de plusieurs régions distinctes ce qui est rare  et témoigne à la fois de l'importance de celle-ci et de la place importante de l’évêché de Vienne à l'époque romane.

Le groupe le plus important est constitués de chapiteaux à décor végétal ou antiquisant et corinthien.
La qualité de la sculpture est élevée et fait bien entendu écho au décor provençal du portail qui nous l'avons vu est très présent dans la vallée du Rhône.



On pourra rattacher à cette série un chapiteau sur lequel des lions un peu frustes s'opposent dans un décor d'acanthes .

Une autre série de chapiteaux; fait clairement penser à la facture des chapiteaux de l'école viennoise; et j'aurai l'occasion d’évoquer la vivacité de la sculpture romane à Vienne où l'on garde la mémoire d'un des grand sculpteur du Moyen-Âge dont le nom ait été transmis jusqu'à nous; Guillaume Martin.

Sur l'un des chapiteau on y voit deux masques boudeurs en forte saillie sur une corbeille ornée de stries et d'oves.

Lui fait face au sud un autre chapiteau historié avec deux personnages trapus et lourdement vêtus tenant un livre sur leur genoux que l'on identifie à Jean et à la Vierge.


Très différents encore par leur style et  la force de leur traitement les deux chapiteaux du mur nord sont manifestement oeuvre d'un sculpteur bourguignon ou familiarisé avec l'art de cette grande province à ses plus grands moments .

Sur le premier on y reconnaît l'Annonciation avec un ange qui transmet avec force son message à une Vierge à la fois surprise et résignée.

Le second représente une femme poitrine découverte qui avance en tenant une balance en direction d'un personnage difforme qui semble faire une grimace et qui est délicat a interpréter mais qui pourrait faire référence au thème de la tentation et de l'ultime jugement.

La très grande qualité plastique des ces derniers chapiteaux fait fortement penser à la sculpture d'Autun et témoigne la encore de l'influence bourguignonne dans cette région.

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