samedi 21 novembre 2020

Saint-Grégoire de Morville.

 C'est sans doute à Grégoire le Grand qu'est dédicacée la petite église de Morville cette première étape romane du Shropshire dont la toponymie rappelle une autre commune de Normandie Morville-sur-Andelle ce qui n'est sans doute pas sans rapport avec cette fondation de la première moitié du XIIe. En effet on ne trouve pas de trace ici d'une église saxonne antérieure de telle sorte que c'est sans doute aux nouveaux conquérants que l'on doit la création de l'église d'un ancien prieuré dépendant de l'abbaye de Shrewsbury.

L'église n'attire pas le premier regard, et le but de ma visite était à l'intérieur comme vous le découvrirez dans le second article. Mais malgré les évidentes restaurations de cette église dans un style pseudo-gothique on devine bien la structure du bâtiment normand ainsi que la base du clocher imposant.


Je n'avais pas lors de ma visite remarqué la porte nord ou porte des prêtres qui conserve un petit tympan très usé figurant sans doute l'arbre de vie. Cependant celle-ci n'a pas échappé à la curiosité avisée de Barbara Zeitler dans le Corpus of Romanesque sculpture in Britain et je vous en donne ici un aperçu.



La porte sud conserve plus surement encore le souvenir du passé roman de cette église mais il a été fortement restauré ainsi que les chapiteaux; mais le chapiteau de droite à motif végétal pourrait bien être un réemploi de l'église d'origine.


Les belles ferrures de la porte, semblent bien pouvoir être datées de la période romane.



A l'intérieur, l'église reproduit le schéma très courant des églises à nef unique, si nombreuses en Angleterre.

On remarquera le bel arc triomphal qui sépare la nef du chœur avec son décor régulier de billettes .



A l'époque gothique il semble que la nef ait été agrandie par l'adjonction de deux faux collatéraux séparés par des arcatures en plein cintre sans doute une persistance de la tradition romane car ces colonnes sont gothiques.

Aux écoinçons de chaque arcature ont été sculpté des têtes d'animaux fantastiques qui appartiennent manifestement au bestiaire anglo-saxon tel que l'on peut le retrouver dans d'autres églises. 




Les chapiteaux d'origine sont peu nombreux mais un chapiteau mutilé figurant un homme dont on ne devine qu'une partie est encore visible tenant peut-être un instrument de musique.

Morville conserve surtout une belle cuve baptismale que vous découvrirez plus loin.


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