San Quirico d'Orcia ; le portail occidental

Ce portail est a lui seul un florilège de la sculpture et a pu faire dire à Salmi " qu'elle évoque, comme aucun autre en Toscane , l’effrayant monde des symboles de l'époque romane"

De grande proportion il occupe presque toute la façade et est clairement d'influence lombarde comme le montre l’élégant avant-corps en saillie encadré de colonnette nouées posées sur les deux lions couchés qui l'encadrent.

la plupart des chapiteaux ont un décor végétal sauf certains avec des tailloirs à tête d'animaux , animaux fantastiques ou sirènes que l'on retrouve dans les voussures , les tores ou les bandeaux qui encadre un tympan presque nu ou est inséré une curieuse statue de style byzantinante que certains ont identifié comme le Pape Damase II.

La place des représentations humaines est infime comme pour l'un de corbeaux du portail, tandis que la place principal du décor est curieusement située au linteau où l'on découvre non pas une scène religieuse ou biblique mais un combat d'animaux fantastiques .

Ce portail de la fin du 12ème siècle reste l'un des plus accompli de l'époque romane de la région siennoise .

La collegiale de San Quirico d'Orcia (1)

Cette Collégiale mentionnée depuis le 8ème siècle , est un monument de transition entre l'art roman et l'art gothique et fut au centre de lutte d'influence entre les diocèse d'Arezzo et de Sienne .
Largement remaniée après la suppression de son absides elle reste un monument de grand intérêt et son importance était encore en rapport avec la voie Francigena ou elle était parfaitement située .
L'édifice actuel reste cependant de dimension modeste et de plan très habituel .

Pourtant c'est l'abondance de son décor qui est remarquable ainsi que la richesse des éléments architecturaux tels que les portails et les fenêtres.
Il faut s'intéresser a la façade sud qui comporte deux portails le portail principal hors de proportion semblant a lui seul occuper tout le mur.
Le style est déjà marqué de l'influence gothique qui se lit à la plastique de la sculpture et qui contraste singulièrement avec le portail occidental plus ancien .Cette sculpture d'une grande maîtrise est souvent attribué au grand maître Giovanni Pisano ou l'un de ses bons élèves

Mon image de la semaine (19) le maure defait .

Peu de message depuis ce début de mois mais beaucoup de photos et de visite pour de futurs billets.
Un déplacement récent a Pau m'a permit de redécouvrir le merveilleux portail de l'église Saint-Marie d'Oloron.
Les superbes sculptures illustres avec maestria la richesse de l'art roman pyrénéen si proche de l'Espagne terre des maures et de la "Reconquista". Au plier du portail on peu admirer un grand cavalier a cheval piétinant un maure vaincu, sculpture absolument magistrale de vivacité et de force.

Mon image de la semaine (18) Sant Antimo

Merveille de la Toscane romane l'Abbaye de Sant Antimo , haut lieu de la foi et de l'art où le temps est suspendu .

San Quirico d'Orcia

Au coeur du jardin toscan de la province de Sienne un passage à San Quirico d'Orcia s'impose.

C'est une charmante petite ville fortifiée au 15ème siècle et qui a su gardé son cachet purement médiéval de vielles rues et de maisons de caractère.
Avant de consacrer une visite plus approfondie à la collégiale il est bon de flâner le long de la rue principale jusqu'à l'extrémité de la petite ville, on y découvrira un ancien hospice qui à gardé dans sa cour fortement remaniée des trace de l'époque romane.

Puis un peu plus loin la charmante église Santa maria Assunta,

 presque totalement dépouillée de décor si ce n'est deux corbeaux au tympan du portail à motif fantastique. Bestiaire que l'on retrouve simplement suggéré au chevet , on verra que celui-ci exulte au portail de l'église principale .

Mon image de la semaine (17); femme-feuille.

Un chapiteau de l'admirable atrium de Saint-Ambroise de Milan, énigmatique symbole de la féminité troublante, mi humaine , mi créature , si proche de l'image de la sirène thème au combien fréquent dans l'imaginaire roman .

Entre Saône et et Seille (2) . Des moines, des celtes et des sarrasins...

Trois églises et trois villages pour illustrer ce propos qui pourrait surprendre , mais cette terre mystérieuse à bien des égards est aussi un carrefour d'influences et de légendes.
Pays des moines d'abord, infatigables défricheurs, colonisateurs et pionniers pour assainir les terres et favoriser les peuplements ainsi que  l'évolution des techniques la croissance des production agricoles jusqu'aux  contrées dans les terres les plus austères.
Tournus rayonne particulièrement dans la région , ce qui est remarquable mémé dans la modeste chapelle Saint-Pierre à Cuisery, aujourd'hui transformée en librairie dans ce bourg qui a consacré depuis de nombreuses années ses petites rues à l'amour des livres.

Le bâtiment bien que modeste est de belle facture et ose même un timide décor avec deux chapiteaux qui soutiennent les  arcatures intérieures .

A quelques kilomètres dans un paysage bocager où fleurissent de charmant jardins on découvre Ormes.

L'église est manifestement tardive mais est une des seule à posseder un décor sculpté d'un trés vif interet.

Une modeste porte occidentale fait en effet figurer au tympan une étonnante sculpture que certains interprètent comme la représentation  du dieu celte Sucellus, appelé aussi " le dieu au maillet".

Réemploi d'une sculpture celtique ou interprétation maladroite ou naïve beaucoup plus tardive ? J'aime laisser aller l'imagination, mais l'on ne peut ignore dans l'art roman la persistance des racines celtes ou gauloises et en particulier en Bourgogne.
Cette forme de résistance "païenne" à l'influence chrétienne semble plus marquant encore aux deux chapiteaux qui supportent la simple voussure du portail pour l'un figurant un personnage comme au milieu d'un croissant de lune entouré d'énigmatiques personnages et l'autre des hommes barbus ou moustachus combattants des créatures mi-humaines , mi-fantastiques.

Enfin plus au sud Romenay charmant village fortifié , dont l'église est l'une des rares à garder une belle porte romane en pierres roses avec un chrisme au tympan.

Et les Sarrasins alors ? C'est leur légende qui hante ce pays où l'on découvre ces fermes avec leur fameuses cheminée sarrasines, souvenir de ces envahisseurs hongrois , huns ou maures qui ont encore laisser jusqu'ici leurs traces ...