vendredi 26 avril 2019

L'etonnante filiation de Saint Mary de Deerhurst avec Saint-Denis.


Je reprends enfin le cours de de ce blog destiné à la découverte de l'ouest de l'Angleterre.
Cette longue période de suspens depuis mon dernier article était la conséquence pour grande partie d'une insuffisance de documentation, et je remercie Julianna Lees qui me lira certainement de ses précieuses informations et conseils et des ses avis toujours éclairés et bienveillants .

En particulier des excellents ouvrages parurent aux Editions The British Academy et intitulés : « Corpus of Anglo-Saxonne stone sculpture ».
L'ouvrage consacré à la région des Western Midland de Richard Bryant constitue un excellent complément aux documents que je possédais déjà.


Dans mon précédent billet je vous ai fait découvrir la petite chapelle de la Trinité, à proximité il convient de visiter l'église Saint Mary selon sa dédicace britannique. On ne manquera pas de s'étonner de la richesse de cette très modeste commune pour ces monuments Saxons.
Si la dédicace découverte dans la chapelle de la Trinité permet de l'adapter très exactement du XIe siècle il en va bien différemment de l'église paroissiale.

On ne sait en effet presque rien de la commune de Deerhurst sauf que celle-ci était le siège d'un monastère au début du neuvième siècle restauré au Xe siècle où le futur évêque de Winchester puis archevêque de Canterbury, était moine est connu sous le nom de saint Elphège.

Il est vraisemblable que la commune et le monastère furent victimes des assauts des Vikings expliquant sa reconstruction presque complète au Xe siècle. À la fin de son règne le roi Édouard le Confesseur la concéda à son médecin d'origine française un certain Baudouin par ailleurs ancien moine de Saint-Denis.
Devenu abbé Baudouin remit la propriété du monastère à son abbaye française d'origine ce que confirma Guillaume le conquérant en 1069, ainsi jusqu'au XIVe siècle le monastère dépendra d'une abbaye française.

Vu de l'extérieur l'église actuelle très sérieusement modifiée à la fin du XIVe siècle n'offre que peu d'éléments visibles de ses origines. Elle présente cependant une grande tour occidentale rectangulaire dont la partie basse est d'origine saxonne. Elle présente également un chevet plat mais les fouilles menées sur place ont permis de découvrir un chevet en hémicycle.



Des éléments recueillis sur place il apparaît qu'en réalité le bâtiment remanié conserve encore plusieurs éléments d'origine saxonne à la fois du VIIIe  mais également du Xe siècle. Elle présentait une longue nef étroite élevée, qui correspond à la nef actuelle avec une abside semi-circulaire et un porche occidental surmonté de la tour actuelle qui a été rehaussée.

Il ne reste que peu de détails de la construction d'origine mais on peut encore retrouver dans la maçonnerie de la nef actuelle de nombreux éléments d'opus spicatum.

À l'extérieur plusieurs éléments sculptés méritent l'intérêt en particulier au niveau de la tour porche autrefois en plein-cintre et qui était encadré

de têtes d'animaux dont les caractéristiques sont celles de la sculpture saxonne.


À l'extérieur on peut voir les substrats de Sion de l'ancien chevet dégagé lors des fouilles avec une abside similaire à celle d'autres édifices comme celui de Brixwoth. Les seules parties subsistantes du mur extérieur de l'abside portent également à leur sommet des traces de sculptures en particulier une plaque rectangulaire sculptée d'une figure d'ange. Ainsi malgré le caractère disparate de l'église actuelle il faut accorder à cette église une place particulière d'autant plus que cette région de l'ouest de l'Angleterre ne conserve que très peu de monuments d'origine saxonne.

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