dimanche 17 janvier 2021

Le portail d'Aston Eyre.


 L'église d'Aston Eyre isolée au milieu d'un hameau de quelques maisons est une construction modeste du XIIe siècle remaniée aux époques ultérieures en particulier le chœur, mais fidèle à la tradition courante des églises à nef unique d'Angleterre.

L'intérieur très dépouille garde un bel arc triomphal séparant la nef du chœur mais celui-ci est brisé et semble plus de transition romano-gothique. La décoration simple rappelle cependant la tradition romane des arcs brisés.


La partie la plus ancienne est manifestement le tympan de la porte ouest encadrée de colonnettes à chapiteaux à crochets déjà gothiques.

La scène représentée est assez inhabituelle pour un tympan d'une porte principale; celle de l'entrée du Christ à Jérusalem. Cependant le message symbolique est assez simple, le Christ entre dans la Jérusalem qui sera celle de son supplice mais aussi de l'accomplissement et les fidèles entrent dans une église, lieu de rédemption des péchés à l'image d'une Jérusalem céleste.



La composition de l'ensemble peut paraître assez naïve et malhabile. Le Christ qui occupe tout le centre de la composition est assis sur un âne. La position du corps est quelque peu disproportionnée. la tête et le buste  paraissant rétrécis par rapport aux jambes bien plus longues. Le Christ est figuré de face une main tenant un rameau  et l'autre bénissant. Barbu il a la tête entouré d'un halo qui conserve des traces de la polychromie d'origine.


Devant lui un homme barbu est assis dépose des branchages ou des feuilles et derrière un autre homme étale un manteau sous les sabots d'un âne plus petit. Les auteurs du "Corpus of romanesque sculpture in Britain and Ireland"; suggèrent que cet âne serait le petit de celui sur lequel est monté le Christ, ce qui me semble peu probable. Je suggère de lire ce tympan un peu comme une histoire en trois scènes, la première est celle de l'arrivée du Christ qui n'est que figurée. La petite taille de l'animal étant peut-être une tentative malhabile mais notable de perspective. La scène centrale est celle de l'entrée triomphale du Christ suggérée par l'immense taille du personnage et de l'animal, et ce jusqu'à son entrée effective.




Certains auteurs ont également voulu rapporter cet ensemble à la célèbre école de sculpture du Herefordshire. Hypothèse encore discutée mais peu convaincante, car ici la sculpture est plus rapide et "grossière" et déclinante et bien loin de l'art vif et maitrisé des sculpteurs de la province voisine, dont on ne peut cependant discuter l'influence bien au-delà des limites du Herefordshire.


Google translate.

The Aston Eyre portal.


The secluded Aston Eyre Church in the middle of a hamlet of a few houses is a modest 12th century construction altered in later eras especially the choir, but true to the current tradition of single-nave churches in England.The very bare interior retains a beautiful triumphal arch separating the nave from the choir, but the latter is broken and seems more Roman-Gothic transition. The simple decoration, however, recalls the Romanesque tradition of pointed arches.The oldest part is obviously the tympanum of the west door framed by small columns with already Gothic hooked capitals.The scene depicted is quite unusual for a tympanum of a main door; that of Christ's entry into Jerusalem. However, the symbolic message is quite simple, Christ enters Jerusalem which will be that of his torment but also of fulfillment and the faithful enter a church, a place of redemption from sins in the image of a heavenly Jerusalem.The composition of the whole may seem quite naive and clumsy. Christ who occupies the entire center of the composition is seated on a donkey. The position of the body is somewhat disproportionate. the head and the bust appearing narrowed compared to the much longer legs. Christ is shown from the front, one hand holding a branch and the other blessing. Bearded, his head is surrounded by a halo which retains traces of the original polychromy.In front of him a bearded man sits laying branches or leaves and behind another man spreads a coat under the hooves of a smaller donkey. The authors of "Corpus of romanesque sculpture in Britain and Ireland"; suggest that this donkey would be the young one of the one on which Christ rode, which seems unlikely to me. I suggest reading this tympanum a bit like a story in three scenes, the first is that of the arrival of Christ which is only figurative. The small size of the animal being perhaps a clumsy but noticeable attempt at perspective. The central scene is that of the triumphal entry of Christ, suggested by the immense size of the character and of the animal, until his effective entrySome authors have also wanted to bring this set to the famous Herefordshire School of Sculpture. Hypothesis still discussed but not very convincing, because here the sculpture is faster and "coarser" and declining and far from the lively and mastered art of the sculptors of the neighboring province, whose influence we can not however discuss well beyond from the limits of Herefordshire.

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