samedi 9 janvier 2021

Les fonts baptismaux de l'église de Berrington.


 Berrington est un minuscule et charmant village quelques kilomètres au sud-est de Shrewsbury dont la fondation est exactement connue et remonte à 1170 pour l'église qui est une dépendance de la puissante abbaye voisine.



Il ne reste aucun élément d'envergure de l'église du XIIe à l'exception des fonts baptismaux qui sont vraisemblablement de la fin du XIIe ou du début du XIIIe. En effet l'archaïsme ou plutôt la naïveté de la sculpture laisse à penser qu'il s'agit d'une œuvre tardive et je me suis même interrogé sur sa place dans ce blog mais encore une fois on peut observer la persistance des formes et des influences romanes dans cette sculpture.


En outre le remarquable auteur du Corpus de la sculpture romane en Grande-Bretagne et en Irlande en propose une description, je n'avais dès lors aucune raison de ne pas les présenter ici.

Comme beaucoup de cuves de cette région celle-ci présente une simple forme circulaire d'un diamètre de 80 centimètres approximativement placé sur un morceau de colonne romaine.







Ce qui est plus intrigant est sa décoration.

Celle-ci frappe en effet par sa naïveté et son archaïsme apparent et n'est manifestement pas l'œuvre d'un artiste de renom. En outre la décoration se démarque franchement des inspirations des cuves de la région ou du Hereford.

Elle est en effet gravée de sept visages humains aux expressions aux traits simples et aux expressions parfois inquiétantes. La plupart des visages sont hiératiques presque désincarnés, aux petits yeux fixe gravés d'un simple trou et aux nez triangulaires. certains ont une bouche charnue et boudeuse ou étonnée, l'un d'eux tire la langue.





Au milieu de cette galerie de portraits ont été gravé deux animaux maladroits, l'un est un oiseau peut-être un coq ou une colombe l'autre est un quadrupède avec une queue avec des pattes qui semblent griffues. L'auteur de l'article qui lui est consacré y voit la représentation d'un chien ce qui me paraît discutable. Je suggère davantage un lion ou pourquoi pas un agneau qui semble plus plausible lorsqu'il s'agit d'interpréter le sens de cet ensemble. Un autre symbole végétal peut-être une fleur ( un lis ?) a été glissé entre deux visages.




En effet le sens de ces sculptures est délicat, les visages pourraient faire penser à une représentation des quatre fleuves du paradis mais leur nombre bien supérieur dément cette hypothèse ou alors la foule des baptisés ? L'agneau et le coq ou le lis sont eux plus habituels en particulier sur des cuves baptismales, l'agneau est le symbole du Christ et le coq est le symbole de la résurrection mais aussi de l'éveil à la foi et le lis à une forte valeur symbolique à la fois attaché à la Vierge et à la trinité. La cuve baptismale étant par excellence le truchement de la conversion à la fois chrétienne la présence de ces symboles sur cette cuve pourrait ainsi trouver un certain sens, mais je n'émets là que des hypothèses.

Pour une plus ample description je vous invite à découvrir l'excellent site CRSBI, Corpus of Romanesque Sculpture in Britain and Ireland, sur lequel je me suis en partie appuyé pour tenter de décrire cette œuvre.


Google translate.

The baptismal font in Berrington Church.


Berrington is a tiny and charming village a few miles south-east of Shrewsbury whose foundation is exactly known and dates back to 1170 for the church which is an outbuilding of the mighty neighboring abbey. There is no significant element of the 12th century church left except for the baptismal font which is probably from the end of the 12th or the beginning of the 13th century. Indeed the archaism or rather the naivety of the sculpture suggests that it is a late work and I even wondered about its place in this blog but once again we can observe the persistence of forms and Roman influences in this sculpture. In addition the remarkable author of The Corpus of Romanesque Sculpture in Great Britain and Ireland offers a description, so I had no reason not to present them here. Like many vats in this region this one has a simple circular shape with a diameter of approximately 80 centimeters placed on a piece of Roman column. What is more intriguing is its decoration. This is indeed striking with its naivety and apparent archaism and is clearly not the work of a renowned artist. In addition, the decoration stands out frankly from the inspirations of the region's vats or the Hereford. It is indeed engraved with seven human faces with simple expressions and sometimes disturbing expressions. Most of the faces are hieratic, almost disembodied, with small fixed eyes engraved with a simple hole and triangular noses. some have a fleshy mouth and pouty or surprised, one of them sticks out his tongue. In the middle of this gallery of portraits have been engraved two clumsy animals, one is a bird maybe a rooster or a dove the other is a quadruped with a tail with paws that seem clawed. The author of the article devoted to him sees it as a representation of a dog, which seems questionable to me. I suggest more a lion or why not a lamb which seems more plausible when it comes to interpreting the meaning of this set. Another plant symbol, perhaps a flower (a lily?) Has been slipped between two faces. Indeed the meaning of these sculptures is delicate, the faces could make think of a representation of the four rivers of the paradise but their much higher number belies this assumption or the crowd of the baptized? The lamb and the rooster or the lily are more common in particular on baptismal tanks, the lamb is the symbol of Christ and the rooster is the symbol of the resurrection but also of awakening to faith and the lily to a strong symbolic value both attached to the Virgin and to the Trinity. The baptismal font being par excellence the medium of both Christian conversion, the presence of these symbols on this font could thus find a certain meaning, but I am only specifying here. For a fuller description I invite you to discover the excellent CRSBI site, Corpus of Romanesque Sculpture in Britain and Ireland, on which I partially relied to try to describe this work.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire