Située presque à l’extrémité sud du département de l’Ardèche il ne faut pas manquer de visiter cette chapelle qui réserve de nombreuses surprises. Dans la mesure du possible il faut aller au hameau de Trignan pour rencontrer Madame Mauricette Saluden qui ouvre bien volontiers les portes de cette merveille dont elle est la gardienne dévouée et passionnée.
Je me dis souvent que c’est à ces gardiens du passé que nous
devrions réserver notre reconnaissance plutôt que de distribuer de breloques en
chocolat à des salonnards parisiens…
Mais revenons à l’essentiel. Au milieu des vignes se niche
cette chapelle de plan rectangulaire qui offre une impression de simplicité et
de rudesse. La façade est aveugle et l’abside polygonale date peut-être de la
fin du XIIe.
On accède dans l’église par un simple portail en plein cintre.
C’est l’intérieur qui réserve le plus de surprises. Malgré
la faible longueur de l’édifice (une quinzaine de mètres) on découvre une nef
de deux travées voutées en plein cintre. On est d’abord étonné de découvrir la présence
à l’ouest d’une tribune dont une partie aurait été détruite.
Il existe encore plusieurs églises avec des tribunes dans ce département mais on a du mal à imaginer la présence d’un tel ouvrage dans un si petit édifice ni même à s’en expliquer la raison.
Le chœur éclairé par une fenêtre axiale et une ouverture en
forme de croix dans le mur triomphale, est surélevé par rapport à la nef et
surtout séparé de celle-ci par un cancel, ouvrage tout à fait exceptionnel si
ce n’est unique dans la région.
Il est peut-être l’un des vestiges de l’ancienne église carolingienne dont les nombreux réemplois ont été conservés, ce que nous verrons plus tard.
Enfin il faut admirer l’harmonieuse abside à pans coupés
avec ses cinq niches séparées par des pilastres creusés et des chapiteaux très
simples décorés parfois de stries. Cette abside là encore tout à fait originale
pourrait être une survivance de l’édifice carolingien qui a précédé l’église
actuelle.
Il existait une première église du VIIIe au IXe dont témoigne
de nombreux réemplois, l’église fut ensuite attribuée aux Hospitaliers de
Saint-Jean de Jérusalem, idéalement située sur la route de pèlerinage allant du
Puy à Saint-Gilles.
Un peu plus au nord se trouve la petite chapelle de Saint-Julien-la-Renne
entièrement restaurée par une association locale pour la sauver de la ruine. L’église
toute simple présente un chevet plat et une courte nef certainement tronquée
puis murée. Elle semble avoir également des origines très anciennes et de
nombreux objets archéologiques romains et plus récents auraient été découverts
aux alentours.
Les deux petites baies en plein cintre du mur sud et du
chevet ne font pas douter de la présence d’une construction qui semble du XIIe.
J’espère avec ces petits billets rendre plus justice à deux
charmants édifices finalement trop peu étudiés et qui ne font même pas l’objet
d’une petite note dans l’ouvrage consacré au Vivarais roman des éditions du
Zodiaque.

















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