dimanche 1 mars 2015

Saint-Barnard de Romans; la rivale.

Nous avons vu dans les précédents billets que la fondation de Saint-Donat sur l'Herbasse a été constituée comme une enclave de l’évêché de Grenoble dans ce territoire dépendant de Vienne.
Barnard, évêque de Vienne décida en 838 d'acheter à son propriétaire un certain Rotman qui a donné son nom a la ville, exceptionnellement placée sur une des boucles de l' Isère dans une riche région agricole à un point de passage traditionnel entre la vallée du Rhône et les Alpes.
Le premier monastère carolingien était dédié au Saints Pierre et Paul ais aussi aux martyrs de Vienne les Saints Séverin Exupère et Félicien et les textes du haut Moyen-Âge évoquent un monument exceptionnel par sa beauté.
Plusieurs fois détruite et relevée elle deviendra le siège d'une abbaye prospère au XIe siècle alors dédié au culte de son saint fondateur dont les reliques étaient de plus en plus vénérées.
Une ville prospère se développa bien vite autour de l'abbaye jusqu’à sa destruction profonde en 1134 par les troupe du Conte d'Albon en guerre contre son suzerain l’évêque de Vienne.

La reconstruction de l'église au XIIIe siècle et lui donne son aspect actuel qui n'a pas fait disparaître de beaux restes de l'époque romane d'un grand intérêt .

Au carrefour de plusieurs diocèse et de plusieurs influences Saint-Barnard semble en réunir plusieurs caractéristiques.

Le portail occidental de la façade bien que sérieusement dégradé est manifestement à rattacher aux influences provençales et n'est pas sans rappeler les beaux portails de Saint-Gilles du Gard et de Saint-Trophime d'Arles.



de part et d'autre du portail sur des piédroits sont reproduits deux apôtres juchés sur des lions et encadrés de colonnettes au riche décor antiquisant . On peut y retrouver les marques identifiant les apôtres Jean et Pierre et Paul et Jacques .


Les chapiteaux du portail varient également sur le thème antique on y reconnaît la scène des pèlerins d'Emmaüs ou encore des personnages aux prises avec des dragons ailés ou une femme dénudée tenant des serpents représentation fréquente de la luxure.



Toutefois la composition générale du portail et la disposition de celui-ci laisse penser qu'il a vraisemblablement été totalement reconstitué après les destructions dont il a été l'objet . Cependant la qualité de ces sculptures et leur grande finesse est incontestable.

5 commentaires:

  1. Toujours aussi passionnant. Michel Claveyrolas

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  2. Toujours aussi passionnant.
    Michel Claveyrolas

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  3. Vous êtes un amateur très éclairé cher Jean François Bogue. Merci pour vos publications.

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