La découverte de l'autel qui occupe presque à lui seul tout le chœur de l'église, au point qu'il semble presque trop petit pour lui est assurément un véritable choc pour le visiteur. En effet cette oeuvre est unique pour la région et peut être pour la France et un jalon majeur de la sculpture romane.
Il est formé de cinq dalles d'un calcaire blanc presque immaculé que seule la faible lumière de la coupole et des vitraux éclairent de lumières changeantes. Seule les trois faces visibles sont sculptées de scènes en haut relief, la dalle arrière étant creusée de trois parallélépipèdes encadrés des colonnes d'angle où a été aménagé au centre une niche qui devait être fermée pour y accueillir soit des reliques mais plus vraisemblablement des objets liturgiques. La dalle supérieure est elle fortement chanfreinée et marquée à chaque angle de svastikas symbole o combien païen .
Sur la face principale trône le Christ dans une mandorle de gloire les pieds posés à plat sur son siège bénissant de la dextre et entouré des symboles évangéliques qui l'entoure dans un quarré avec les douze apôtres répartis en deux registres par groupes de trois.
Sur la droite , à gauche pour les fidèles les scènes de la présentation au Temple, de la Nativité et de l'assomption.
A gauche, à droite pour le fidèle est totalement dédié à la donation de l'église d'Avenas à Saint-Vincent, patron de la cathédrale de Mâcon par une épitaphe en forme de curieux rébus qui à donné lieu à bien des controverses.
On y lit :
"Rex Ludovicus pius et virtutis amicus
Offert ecclesiam: recepit Vincentius istiam.
Lampade bissena fluiturus Julius ibat.
Mors fugat obpositum regis ad intitum."
Dont la traduction généralement admise est la suivante; " C'est le Roi Louis pieux et ami de la vertu qui offre cette église: Vincent la reçoit.
(Mais il se trouva que) douze jours plus tard, le mois de juillet allait commencer son cours .
La mort met en fuite l'obstacle que le roi avait cru opposer à son trépas.
La traduction de cette dernière phrase ayant laissé le cours à bien des contresens en raison de son imperfection grammaticale.
Mais la controverse demeure sur le Roi Louis donateur. En effet on a longtemps penser que celui-ci pourrait être le Roi Louis le Bègue et même Louis le Débonnaire un de fils de Charlemagne qui donna le lieu au chapitre de Mâcon en 878 cette filiation carolingienne étant renforcée par la légende selon laquelle Avenas était à proximité du château du traître Ganelon que Charlemagne aurait intégralement détruit.
Il semble cependant qu'aujourd'hui tout s'accorde pour évoquer le souvenir du Roi Louis VII dit le Pieux qui conduisit personnellement deux expéditions en Bourgogne en 1166 et 1172. En outre le mois de juillet évoqué dans la dédicace correspond en fait au 20 Juin selon le comput médiéval et selon un complexe chronogramme à l'année 1180 qui est celle de la mort de ce Roi . En outre cette date semble également correspondre à la période à laquelle fut réaliser cette éblouissante oeuvre dont cependant l'attribution magistrale reste le véritable mystère.
Remarquable, je me suis régalé !
RépondreSupprimerMerci de votre intérêt.
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