mercredi 2 novembre 2016

Saint-Ulrich de Bollschweil; une exceptionnelle fontaine romane .


La fondation de ce prieuré au cœur de la Foret-Noire et étroitement associée à celle de ce moine bavarois qui aurait rejoint l'ordre des bénédictins de Cluny ensuite d'un pèlerinage à Rome. Diacre  puis simple aumônier à Marcigny en Bourgogne il revint en Allemagne dans la deuxième partie de sa vie,  où il participa à la fondation de nombreux établissements religieux dans la région alors au cœur de la "Querelle des investitures" qui oppose la Papauté à l'Empereur .
Ces fondations se multiplient en particulier à Zell, Alpirsbach, Claw et Sölden et Saint-Ulrich en 1087 après un échange de terres avec l’évêque de Bâle. Il n'est donc pas étonnant de trouver dans la région ainsi qu'en Alsace un grand nombre d'églises placées sous le vocable de ce Saint, très populaire.
Le prieuré actuel prospérera jusqu'au milieu du XVI e. Il ne reste rien des bâtiments d'origine et  d'une église dédiée aux Saints Pierre et Paul et j'ignore même si des fouilles ont été entreprises pour en trouver la trace.


Mais il reste d'exceptionnels "fonts baptismaux " romans à l’extérieur de l'église baroque actuelle.

Ces fonts taillés dans ce qui semble un seul bloc de grès rouge et jaune de la région, présente une inhabituelle combinaison d’apôtres et de prophètes tenant des phylactères, séparés par une arcature de colonnades formant des espaces distinct où sont assis chacun des personnages. Parfois on devine un personnage biblique comme Samson terrassant le lion, et parfois un personnage en majesté, comme la représentation habituelle du tétramorphe.





Aux parties basses et hautes du bassin courent deux frises, l'une faite de motifs géométriques ou floraux, l'autre d'un curieux bestiaire fantastique.


L’état de conservation médiocre des sculptures en raison de la situation extérieure de ce bassin ne permet pas d'identifier clairement chacun des sujets ni de le dater avec précision; mais l'ensemble serait à rattacher à la deuxième moitié du XII e siècle.

Il reste à en déterminer l'usage précis. Car ce bassin monobloc de plus de 2,5 mètres de diamètre et de 8 tonnes volontairement placé à l’extérieur n’était certainement pas destiné aux baptêmes ni même un puits . Il s'agit plus vraisemblablement d'une fontaine ou un bassin de purification destiné aux moines ou aux fidèles .

Il reste un oeuvre exceptionnelle par sa rareté et ses dimensions ainsi que son décor et en tout cas unique dans toute cette région du sud de l'Allemagne.
 Enfin il ne faut pas manquer de visiter la très belle église baroque  qui curieusement s'harmonise parfaitement avec cette remarquable oeuvre romane et j'aurais d'autres occasions de le présenter dans ce voyage .


2 commentaires:

  1. Grand merci pour cette révélation ! Cela m'a tout l'air d'avoir été le lavabo d'un cloître .

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    1. Oui cela pourrait être le cas mais il n'y a pas de trace de cloître à moins que cette oeuvre n'ai été déplacée ce qui est une possibilité.

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