samedi 6 février 2021

Les fresques de Claverley une iconographie unique en Angleterre sujet de multiples interprétations.

 


Un brillant article de Sarah Goulard de l'Université de Bristol et parut sur le site "Charlemagne" pour lequel vous trouverez en fin d'article un lien; donne une description détaillée des fresques de cette modeste église en apparence.

Je ne vais pas en faire ici la paraphrase, car l'article est très complet; mais donner un avis plus personnel sur ce cycle de fresques que j'ai découvert presque par hasard, venant avant tout découvrir la cuve baptismale décrite dans l'article précèdent.

Il est remarquable de constater que depuis leur redécouverte sous un badigeon en 1902, ces fresques ont suscité à la fois la perplexité et les incertitudes des historiens et des chercheurs sur leur signification.




Ces fresques doivent être regardées comme tout cycle iconographique faire l'objet d'une appréciation d'ensemble en tentant de reconstituer toutes les parties du décor disparues ou actuellement peu visibles; car ce qui frappe d'emblée le visiteur est une longue frise de cavaliers en armures s'affrontant en une série de combats singuliers sur une longueur de 15 mètres à l'intérieur de la nef et sur son mur nord. Mais il y a d'autres parties du décor, moins lisibles qui l'éclairent.






Le décor d'origine devait lui recouvrir la totalité de la nef.

Sa datation est plus incertaine, du moins pour la partie représentant les cavaliers, Madame Goulard évoque le début du XIIIe siècle, d'autres chercheurs l'extrême fin du XIIe . Il ne fait guère de doute cependant que ces fresques appartiennent encore à la tradition romane qui a perduré en Angleterre dans ses formes jusqu'au début du XIIIe. La nef est elle, parfaitement normande comme en attestent les grosses piles rondes.

Ces fresques qui font immanquablement penser à celles de la tapisserie de Bayeux ont été d'abord interprétées comme une représentation de la fameuse bataille d'Hastings. Mais près d'un siècle sépare la fameuse tapisserie de ce décor peint et cette thèse a été ensuite abandonnée. 



D'autres chercheurs ont évoqué également des épisodes guerriers des croisades, la difficulté étant cependant d'identifier les personnages représentés; réels ou allégoriques et ce, faute d'autres indications que les décors de leurs blasons.

Il a été également pensé que ces fresques pouvaient également évoquer le cycle légendaire des combats de Charlemagne en particulier en relation avec les combats épiques de Roland, car on sait à quel point ce récit à marqué l'imaginaire médiéval.




Sarah Goulard évoque enfin une hypothèse qu'elle semble privilégier, celle du récit de la Sainte-Croix, qui semble faire la synthèse de toutes les interprétations possibles. Le raisonnement est séduisant et je vous laisse à la lecture de son article pour en suivre la subtilité.




Ce qui me frappe c'est une fois de plus comme souvent à la lecture de nombreux articles consacrés aux études médiévales est l'évolution des hypothèses d'interprétation, comme si ce qui semblait acquis il y a 20 ans est totalement remis en cause en si peu d'années. Cette évolution des interprétations se retrouve pour de nombreuses études mais aussi lorsqu'il s'agit de décider comment restaurer ces monuments du passé. Il est surprenant que nous ayons à ce point perdu les clefs de la compréhension de notre propre passé. Ce qui reste intact est cependant l'émotion qu'il nous donne. Car quelle soit l'interprétation actuelle il demeure un ensemble unique et exceptionnel de fresques à l'iconographie non religieuse, cas très isolé en Angleterre mais aussi en Europe pour cette époque.




Il ne faut pas également oublier d'admirer le traitement de ces fresques, presque minimaliste avec une dominance des couleurs jaune et rouge mais aussi le gout du mouvement et le caractère accentué de la violence des combats avec ses chutes et ses coups dont on peut avisement imaginer la rudesse. Enfin la précision des traits intéressera surement les spécialistes de la chevalerie de l'époque pour le détail des harnachements et des armures de l'époque. 

https://www.charlemagne-icon.ac.uk/heritage/a-guide-to-the-wall-paintings-in-claverley-parish-church/claverley-church-medieval-wall-paintings-presentation-in-french/?fbclid=IwAR09RqvGZ29bC2cPSRozVWuQVCOALXBe_T7sedfzXEqlRl3TIMCGMBWsaZc

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Claverley's frescoes are a unique iconogra in England, subject to multiple interpretations.


A brilliant article by Sarah Goulard of the University of Bristol and appeared on the "Charlemagne" site for which you will find a link at the end of the article; gives a detailed description of the frescoes of this apparently modest church.I'm not going to paraphrase it here, because the article is very comprehensive; but give a more personal opinion on this cycle of frescoes that I discovered almost by chance, coming above all to discover the baptismal font described in the previous article.It is remarkable to note that since their rediscovery under a whitewash in 1902, these frescoes have aroused both the perplexity and the uncertainties of historians and researchers about their significance.These frescoes must be regarded as any iconographic cycle be the object of an overall assessment by attempting to reconstitute all the parts of the decoration which have disappeared or are not currently visible; because what immediately strikes the visitor is a long frieze of horsemen in armor confronting each other in a series of singular battles over a length of 15 meters inside the nave and on its north wall. But there are other parts of the decor, less legible, that illuminate it.The original decoration was to cover the entire nave.Its dating is more uncertain, at least for the part representing the riders, Madame Goulard evokes the beginning of the thirteenth century, other researchers the extreme end of the twelfth. There is little doubt, however, that these frescoes still belong to the Romanesque tradition which continued in England in its forms until the beginning of the 13th century. The nave is perfectly Norman as evidenced by the large round piles.These frescoes, which inevitably resemble those of the Bayeux tapestry, were first interpreted as a representation of the famous battle of Hastings. But nearly a century separates the famous tapestry from this painted decoration and this thesis was then abandoned.Other researchers have also evoked warlike episodes of the Crusades, the difficulty being however to identify the characters represented; real or allegorical, for lack of other indications than the decorations of their coats of arms.It was also thought that these frescoes could also evoke the legendary cycle of the battles of Charlemagne in particular in relation to the epic battles of Roland, because we know how much this story marked the medieval imagination.Sarah Goulard finally evokes a hypothesis that she seems to favor, that of the story of the Holy Cross, which seems to synthesize all the possible interpretations. The reasoning is attractive and I leave you to read his article to follow its subtlety.What strikes me is once again, as often when reading numerous articles devoted to medieval studies, is the evolution of the hypotheses of interpretation, as if what seemed to have been acquired 20 years ago is totally called into question in so few years. This evolution of interpretations is found for many studies but also when it comes to deciding how to restore these monuments of the past. It is surprising that we have so far lost the keys to understanding our own past. What remains intact, however, is the emotion it gives us. Because whatever the current interpretation, it remains a unique and exceptional set of frescoes with non-religious iconography, a very isolated case in England but also in Europe for this period.We must not also forget to admire the treatment of these frescoes, almost minimalist with a dominance of yellow and red colors but also the taste of movement and the accentuated character of the violence of the fighting with its falls and blows which we can advise imagine the harshness. Finally the precision of the lines will surely interest the specialists of the knighthood of the time for the detail of the harnesses and the armor of the time.

 https://www.charlemagne-icon.ac.uk/heritage/a-guide-to-the-wall-paintings-in-claverley-parish-church/claverley-church-medieval-wall-paintings-presentation-in-french/?fbclid=IwAR09RqvGZ29bC2cPSRozVWuQVCOALXBe_T7sedfzXEqlRl3TIMCGMBWsaZc

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