jeudi 11 février 2021

St. Mary de Stottesdon; un énigmatique portail.


 Cette église peu étudiée n'avait valu à l'origine pour moi un déplacement que pour ses magnifiques fonts baptismaux attribués à un maitre de la fameuse école du Herefordshire.

J'eus la surprise d'y découvrir une assez vaste église au passé ancien mais tourmentée par des remaniements multiples qui en brouille la lecture.

L'entrée de l'église se fait par le sud et sous en porche de pierre qui laisse penser qu'il pourrait être d'origine romane de l'époque normande par la présence de deux colonnes à chapiteau sans décor qui encadrent l'entrée.



La présence d'une sculpture très stylisée d'un visage au pinacle du porche confirme cette impression. 

Quant à la base de la tour ouest elle semble manifestement être contemporaine à l'église romane du XIIe siècle, point sur lequel s'accordent les quelques articles qui décrivent cet ouvrage.



La nef est elle très sombre; elle est divisée en trois parties séparée par des piles rondes sur des chapiteaux à feuillages qui semblent dater du XIIIe siècle mais qui gardent une tradition romane ce que manifestent les grandes et élégantes arcatures en plein cintre.



Mais la surprise provient de la présence d'un curieux portail nord protégé par un porche et qui mériterait un examen attentif. Il s'agit en réalité d'une porte ouverte dans le mur nord et surmonté d'un curieux tympan triangulaire sur un linteau monolithique.



Le tympan semble être "rempli" de manière irrégulière de pierres taillées de croix cerclées , il est encadré d'une large bordure assez grossière et surmontée d'un visage barbu aux traits archaïques.

Le linteau est la pièce la plus énigmatique de l'ensemble. Elle est sculptée de trois animaux à longue queue vraisemblablement des lions et sur la partie gauche d'un motif géométrique en grande partie effacé qui semble former un ensemble de croix dans des quadrilatères. Ce qui est surprenant est que deux des félins sont en position renversée par rapport au troisième

Faute de sources précises il est délicat d'être affirmatif sur la datation précise de cet ensemble mais beaucoup d'auteurs semblent s'accorder sur le fait qu'il s'agirait d'une forme de reconstitution maladroite d'un ensemble de matériaux d'origine. Cela expliquerait cette évidente maladresse de l'ensemble et son incohérence. Beaucoup d'auteurs pensent également que certain de ces éléments proviendraient d'une église saxonne soit du XIe ou même antérieure en particulier le linteau. Cette hypothèse est vraisemblable bien qu'une fois de plus il ne faille pas confondre la naïveté ou l'archaïsme des sculptures avec leur ancienneté.


L'interprétation de l'ensemble est un exercice plus que délicat. Le linteau est la pièce majeure mais il déroute par sa composition. Beaucoup d'auteurs pensent qu'il aurait pu être placé à l'envers au-dessus de la porte; et à mon tour j'ai retourné l'image, mais un des fauves reste "retourné" ce qui n'éclairé guère. En effet un sujet est toujours à l'envers et le sens n'est pas plus clair.


D'autres enfin, suggèrent qu'il pourrait s'agir d'une scène de chasse; mais une scène de chasse au fauve sur une sculpture chrétienne est peu crédible; à moins qu'il ne s'agisse d'anciennes traditions de la culture anglo-saxonne ou d'autres traditions; pourquoi pas nordiques car on sait que cette région à été très tôt et longtemps soumise aux pressions vikings. On pourrait alors imaginer que cette pierre soit bien plus ancienne encore. Mais une fois de plus seules des sources fiables et écrites éviteraient de telles conjectures et je laisse à chacun le soin de "graver" son avis. La lecture de l'admirable cuve baptismale est elle plus aisée comme vous le découvrirez dans le prochain billet.


Google Translate.

St. Mary of Stottesdon; an enigmatic doorway.

This little-studied church was originally worth a trip for me only for its magnificent baptismal font attributed to a master of the famous Herefordshire school.I was surprised to discover there a fairly large church with an ancient past but tormented by multiple changes which confuse the reading.The entrance to the church is from the south and under a stone porch which suggests that it could be of Romanesque origin from the Norman period by the presence of two columns with capitals without decoration which frame the entrance. .The presence of a very stylized sculpture of a face at the pinnacle of the porch confirms this impression.As for the base of the west tower, it obviously seems to be contemporary with the 12th century Romanesque church, a point on which the few articles which describe this work agree.The nave is very dark; it is divided into three parts separated by round piles on capitals with leaves which seem to date from the thirteenth century but which keep a Romanesque tradition as manifested by the large and elegant semicircular arches.But the surprise comes from the presence of a curious north portal protected by a porch and which deserves close examination. It is actually an open door in the north wall and surmounted by a curious triangular tympanum on a monolithic lintel.The tympanum seems to be irregularly "filled" with cut stones of circled crosses, it is framed by a large rather coarse border and surmounted by a bearded face with archaic features.The lintel is the most enigmatic piece of the whole. It is carved with three long-tailed animals, presumably lions, and on the left side a largely erased geometric pattern that appears to form a set of crosses in quadrilaterals. What is surprising is that two of the felines are in an inverted position compared to the thirdIn the absence of precise sources, it is difficult to be affirmative on the precise dating of this set, but many authors seem to agree on the fact that it would be a form of awkward reconstruction of a set of materials of 'origin. This would explain this obvious awkwardness of the whole and its inconsistency. Many authors also think that some of these elements would come from a Saxon church either from the eleventh or even earlier in particular the lintel. This hypothesis is plausible although once again we should not confuse the naivety or archaism of the sculptures with their age.The interpretation of the whole is a more than delicate exercise. The lintel is the major piece but it is confusing by its composition. Many authors believe that it could have been placed upside down over the door; and in my turn I turned over the image, but one of the wild animals remains "turned upside down" which hardly illuminates.Finally, others suggest that it could be a hunting scene; but a wild animal hunting scene on a Christian sculpture is hardly credible; unless they are old traditions of Anglo-Saxon culture or other traditions; why not Nordic because we know that this region was very early and long subjected to Viking pressures. We could then imagine that this stone is much older still. But once again only reliable and written sources would avoid such conjectures and I leave it to everyone to "engrave" their opinion. Reading the admirable baptismal font is easier as you will discover in the next post.

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