dimanche 17 octobre 2021

Routes d'octobre; une route des paysages.

Eglise de Saint-Ilpize Haute-Loire.

 Il faut parfois reprendre la route pour renouveler le fil de l'écriture. Les articles de ce blog même les plus courts nécessitent toujours un long travail de mise en forme et de documentation, temps qui me fait souvent défaut ainsi que l'inspiration parfois je dois l'avouer.

Il y a quelques années un lecteur m'a fait remarquer que l'adresse du blog l'intriguait. Pourquoi "vogage roman" et non pas voyage roman ? Je l'avoue ici au début l'usage de ce néologisme était involontaire (j'ai toujours été  un peu dyslexique). Et puis finalement j'ai conservé ce mot car il me convenait assez bien. Mes itinéraires sont souvent le fait du hasard et d'un coup de cœur, je prends une carte et je pointe une direction ou un lieu que j'ai particulièrement envie de voir ou de revoir et puis j'en constitue les étapes autour de pivots qui m'attirent.

Je ne suis pas un adepte des atlas qui fleurissent un peu partout au sujet les églises romanes mais j'en reconnais la grande utilité. J'aime une certaine part laissée au hasard et au temps; le temps de la contemplation ou celui des rencontres que je ferai.  

J'aime particulièrement les intersaisons comme les mois d'octobre je janvier ou de mars. La lumière est souvent différente, les foules ont souvent déserté les lieux les plus fréquentés la seule incertitude est celle de s'assurer que les monuments seront ouverts et par chance ils le sont souvent.

Ce mois je m'étais mis en tête de retourner à Conques où je n'étais pas allé depuis plus de dix ans. Par malchance mon vieil appareil photo m'avait lâché, je n'avais donc que des vielles diapositives éparses de ce haut lieu de l'art roman. Passer une soirée et une nuit ainsi que tout un matin à respirer ce lieu est une chance. En outre j'avais également en tête quelques étapes sur ma route et comme souvent ce que l'on découvre est souvent différent de ce que l'on s'attend à voir.

Ce sont d'abord ces paysages que je souhaite exposer.

L'art roman crée une intimité évidente entre l'ouvrage et le paysage. J'ai toujours été convaincu de cela, il suffit de regarder où sont implantées les églises, les abbayes ou de modestes chapelles. Il y a bien entendu des considérations "utilitaires" comme par exemple la recherche d'un site défensif ou la proximité des ressources comme l'eau ou la qualité des terres. Mais à cela s'ajoute très souvent une dimension esthétique ou spirituelle.

La Haute-Loire, le Cantal et l'Aveyron sont des départements où s'exprime encore toute la beauté du paysage, certes façonné par l'homme depuis des siècles mais parsemés d'obstacles naturels qui imposent leurs forces.

Il en est ainsi des gorges de l'Allier que domine la petite chapelle castrale de Saint-Ilpize ou de l'église d'Auzon qui semble surgir du socle de granite où elle est accrochée. La chapelle du château de Saignes est elle bâtit au sommet d'une ancienne cheminée volcanique et la petite église de Brezons s'emmitoufle d'un épais manteau de forêts et de prés verts, bercée par le seul tintement des sonnailles.

Enfin Conques la bien nommée, à l'écart des routes et possiblement oubliée, elle aurait pu rester l'ermitage sauvage et doux de son fondateur Dadon. Elle, si bien exposée au sud et favorisée de terres fertiles et d'eaux abondantes. Sa destinée sera différente au point que Prosper Mérimée lui-même lors de sa "redécouverte" écrira "n'être nullement préparé à trouver tant de richesse dans un pareil désert".

Saint-Laurent d'Auzon, Haute-Loire.

Saint-Hilaire de Brézons, Cantal

Notre-Dame de Saignes, Cantal

Conques, Aveyron.



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