dimanche 2 septembre 2012

Trésors des églises de l'Ain : Vandeins


La modeste église de Vandeins placée sous le protection des saints Pierre et Clair est une charmante fondation clunisienne du XIIe siècle dans cette partie de la Dombes qui fait limite avec la Bresse. Très largement reconstruite depuis le XIXe, elle conserve cependant deux parties d'un grand intérêt.


Son abside semi-circulaire tout d'abord ornée d'une arcature à cinq baies en plein-cintre dont une est manquante ensuite des restructurations de l'édifice .



Chacune est ornée de chapiteaux simples à décor de feuillages. La récente restauration de l'église a su restituer la luminosité et l'harmonie qui se dégage du chœur et de l'abside .



L'élément le plus remarquable est cependant le portail qui est un véritable miraculé des restaurations successives de cette église et qui offre une des sculptures monumentales la plus complète et la mieux conservée de tout le département.
Le thème adopté est assez courant dans le traitement puisqu'il s'agit du Christ de gloire un tympan porté dans une mandorle et de la Cène au linteau.





Toutefois le traitement de l'ensemble est habile comme le mouvement des apôtres,  le plissement du manteau du Christ, ou la position des anges qui donnent un dynamisme certain à l'ensemble.
L'iconographie est également savoureuse , comme les deux scènes de damnation qui prolonge le linteau comme si un début de frise inachevée avait été envisagé.
On devine clairement à gauche un démon emportant un avare avec sa bourse.


Au linteau cette verve se retrouve comme à l'épisode du lavement des pieds ou encore en partie centrale où un Judas semble avaler goulument le pain que lui tend le Christ tandis que Saint-Jean semble s'abandonner sur son maître .


Bien que plus naïve, la sculpture est proche de celle de Saint Paul de Varax elle rappelle aussi la sculpture des églises Brionnaises en Bourgogne et celle de l'abbaye de Savigny dans le  Lyonnais.
L'intérêt de portail réside aussi dans l'emploi d'inscriptions dont la première fait voussure au tympan encadrée d'une élégante rangée de palmette et d'acanthes.

 On peut lire;

OMNIPTENS BONITAS EXAUDIAT INGREDIENTES ANGEL(US) EJUS DEI CUSTODIAT EGREDIENTES

     
" que la Bonté toute puissante exauce ceux qui entrent, et que l'ange de Dieu protège ceux qui sortent"

Un autre dédicace entoure la mandorle du Christ ou on lit;

BENEDICTATE TE DOMINUM MEJESTAS D(OMI)NI
             
               "Bénissez le Seigneur, voici la majesté de Dieu"



Enfin au linteau  et de bas en haut on lit une précieuse inscription, qui comme le souligne jean-Claude Collet, permet de se rappeler que même à cette époque l'hérésie restait présente.

AD MENSAM DOMINI PECCATOR QUANDO PROPINQUAT EXPEDIT UT FRAUDES EX TOTO CORDE RELIQUAT

               
                 " Quand le pécheur s'approche de la table du Seigneur, il faut qu'il demande de tout son cœur le pardon de ses fautes".



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